A l'instar des récentes déclarations du ministre russe des Affaires étrangères et de sa porte-parole, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi le 24 juin à la décision actée la veille à Bruxelles d'accorder à l'Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat pour adhérer à l'Union européenne.
Soulignant avant tout qu'il s'agissait là d'«affaires intérieures européennes», le représentant russe s'est pour sa part exprimé sur les potentielles conséquences d'une telle décision sur l'avenir des relations des pays mentionnés avec la Russie.
Ils pensent que plus ils deviennent antirusses, plus les Européens devraient les aimer
«Il est très important pour nous que tous ces processus ne nous apportent pas davantage de problèmes, notamment dans les relations des pays mentionnés avec nous (on en a déjà beaucoup), et ne conduisent pas à une nouvelle détérioration de nos relations avec l’UE, car il est très difficile de les gâcher davantage, elles sont déjà assez endommagées», a-t-il d'abord souligné.
Dmitri Peskov a par ailleurs reproché à la diplomatie moldave de vouloir «devenir plus européenne que les Européens eux-mêmes». «Les [dirigeants moldaves] associent ce statut de candidat à l’UE [...] à une position antirusse. Autrement dit, ils pensent que plus ils deviennent antirusses, plus les Européens devraient les aimer. Nous ne voudrions pas que cela soit le cas», a-t-il analysé.
Enfin, selon le porte-parole du Kremlin, l'obtention par Kiev et Chisinau du statut de candidat à l'UE rappelle les démarches similaires menées par Ankara il y a plus de deux décennies (la Turquie a officiellement été reconnue candidate le 12 décembre 1999 lors du Conseil européen d'Helsinki).
«[La Turquie] était également prête à sacrifier beaucoup pour devenir partie intégrante de l’Europe [...]. Or, nous voyons qu'[elle] n’est pas allée au-delà de son statut de candidat, mais qu'en même temps, elle est devenue un pays souverain et indépendant. Par conséquent, il y a là différents aspects», a-t-il ainsi commenté.