«Notre armée a détecté le lancement de huit missiles balistiques de courte portée depuis le secteur de Sunan à Pyongyang en direction de la mer de l'Est», a fait savoir le 5 juin l'état-major sud-coréen, en se référant à la mer du Japon.
Selon l'état-major, ces lancements ont eu lieu dans un laps de temps de 30 minutes et les missiles en question auraient parcouru 110 à 670 kilomètres à différentes altitudes, la plus élevée atteignant 90 kilomètres. «L'exercice a renforcé la détermination des deux pays à répondre avec sévérité à toute provocation nord-coréenne, tout en démontrant l'engagement des Etats-Unis à fournir une dissuasion étendue», a déclaré l'armée sud-coréenne dans un communiqué.
De son côté, le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishie a dénoncé un lancement multiple «inhabituel et totalement inacceptable».
Une réponse aux récents exercices des armées américaine et sud-coréenne ?
Ces nouveaux tirs surviennent après trois jours d'exercices à grande échelle des armées américaine et sud-coréenne, avec la participation de l'USS Ronald Reagan, un porte-avions de 100 000 tonnes à propulsion nucléaire.
Il s'agissait des premières manœuvres communes entre les deux pays depuis la prise de fonctions début mai du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a promis une politique plus ferme à l'égard de Pyongyang, et des premières impliquant un porte-avions.
La Corée du Nord, sous le coup de sévères sanctions des Nations unies pour ses programmes de missiles et d'armement nucléaire, proteste depuis longtemps contre ce type d'exercice, qu'elle considère comme une répétition générale pour une invasion de son territoire.
«Kim Jong-un veut assurer la survie de son pays qui est menacé, il veut une assurance vie. Quand il regarde ce qui est arrivé en Irak, en Libye et ailleurs, il pense que si [ses homologues] avaient eu l'arme nucléaire, on aurait peut-être hésité à les démolir», analysait à ce sujet, dans un documentaire diffusé en 2017 sur la télévision suisse, l'universitaire Gabriel Galice, président de la fondation de l'Institut international de recherches pour la paix à Genève.
En effet, la Corée du Nord entretient de longue date une méfiance extrême vis-à-vis de la puissance américaine. «Même si Washington a retiré certains de ses armements nucléaire qui jadis, entouraient le pays, un soldat américain sur trois à l'étranger est basé dans cette zone», analysait en août 2020 pour RT France Juliette Morillot, spécialiste de la péninsule coréenne.
Reprise nord-coréenne de la construction d'un réacteur nucléaire ?
Ainsi que le rapporte l'AFP, la Corée du Nord, frappée par une forte vague épidémique de Covid-19 – les derniers chiffres officiels font état de quatre millions de cas pour une population de 25 millions d'habitants –, aurait repris la construction d'un réacteur nucléaire en sommeil depuis longtemps, selon de nouvelles images satellite.
Selon la présidence sud-coréenne, Pyongyang a procédé à des essais d'un dispositif de détonation en préparation de cet essai.
Kim Jong-un avait cessé les essais nucléaires et tests de missiles à longue portée lors de la tentative de pourparlers avec le président américain de l'époque Donald Trump, mais les discussions ont échoué en 2019.
La Corée du Nord a partiellement rompu ce moratoire qu'elle s'était imposé elle-même en tirant fin mars un missile intercontinental (ICBM).