Deux bénévoles du groupe de volontaires London2Calais ont indiqué à The Independent avoir été arrêtés puis détenus pendant trois heures au Royaume-Uni, alors qu'ils rentraient chez eux après avoir effectué une mission humanitaire dans la «Jungle» de Calais. Leur arrestation se base sur l'article 7 de la loi antiterroriste votée au Royaume-Uni en 2000.
L'une des deux personnes arrêtés, Syed Bokhari, secrétaire adjoint de London2Calais, a assuré que la police du Kent procédait aussi à des arrestations du côté français de la Manche et même à Calais. Pour lui, cette détention s'inscrit dans une «campagne persistante contre les activités du groupe». Il assure qu'il est personnellement «constamment bousculé et retardé dans ses activités» et qu'il subit des pressions et des interrogatoires incessants, tout cela uniquement parce qu'il affiche sa solidarité avec les réfugiés de la Jungle de Calais.
L'homme s'est indigné de l'attitude de la police du Kent, évoquant une situation «arbitraire» et un «abus de pouvoir». Il affirme que les policiers ont essayé «d'intimider» les bénévoles avec la loi antiterroriste de 2000.
La police du Kent a, pour sa part, déclaré effectuer de simples contrôles de routine, ajoutant qu'elle ne fournirait pas plus d'informations.
L'article 7 de la Loi antiterroriste de 2000 permet à la police, aux douanes et aux agents de l'immigration de détenir des personnes dans les ports et les zones frontalières afin de vérifier leur implication ou non dans des faits de terrorisme.
London2Calais, a réussi à collecter près de 18 000 euros sur le site de crowdfunding IndieGoGo qui ont servi à envoyer plusieurs convois d'aide aux réfugiés de Calais.
Depuis août dernier, le groupe a distribué des milliers de colis alimentaires dans les camps de réfugiés et fourni, selon ses membres, des vêtements, des sacs, une pompe à eau et un générateur électrique destiné à une école située au sein même du camp.
Actuellement, près de 6 000 personnes vivent dans la Jungle de Calais, vaste terrain vague autrefois inoccupé à proximité du terminal de Calais. La taille de ce camp de fortune s'est significativement étendue depuis l'année dernière.