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Adhésion à l'OTAN : Macron appelle Erdogan à «respecter le choix souverain» de Stockholm et Helsinki

Le président français Emmanuel Macron a appelé son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à «respecter le choix souverain» de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'OTAN, et souhaité qu'une «solution» soit rapidement trouvée pour lever le veto turc.

«Le président de la République a souligné l'importance de respecter le choix souverain de ces deux pays [la Suède et la Finlande], résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l'évolution de leur environnement de sécurité», a indiqué ce 26 mai l'Elysée à l'issue d'un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan, qui a duré une heure. 

«Il a souhaité que les discussions se poursuivent pour trouver une solution rapide», a ajouté la présidence française. Les chefs d'Etat français et turc ont évoqué en outre «l'urgence de rendre possibles les exportations de céréales ukrainiennes», bloquées par les hostilités dans les ports du sud du pays, ce qui menacerait d'entraîner une crise alimentaire mondiale. Emmanuel Macron a fait savoir qu'il allait poursuivre «dans les jours qui viennent les contacts à ce sujet avec les acteurs internationaux pertinents». 

«Nous dirons non à la Finlande et à la Suède», a redit Erdogan il y a une semaine

Les deux présidents ont discuté des «différentes voies possibles pour acheminer [ces récoltes]», en lien avec les Nations unies, et ont convenu de «rester en contact afin de trouver une solution rapidement».

Une des pistes étudiées est la mise en place d'un corridor naval depuis Odessa, en mer Noire, dont la Turquie pourrait être un acteur important. Rompant avec une longue tradition de neutralité, la Suède et la Finlande ont décidé de candidater pour adhérer à l'OTAN alors que la Russie poursuit depuis le 24 février son offensive militaire en Ukraine.

Une perspective face à laquelle le président turc a initialement exprimé le 13 mai son hostilité, au risque de bloquer l'ensemble du processus qui requiert l'unanimité des membres de l'Alliance atlantique. 

«Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'OTAN et nous persisterons dans cette voix», a encore redit le 19 mai le chef d'Etat turc devant une assemblée à l'occasion de la Journée de la jeunesse. Ankara accuse notamment les deux pays d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation terroriste, et demande leur extradition. 

«Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG», avait-il notamment martelé à propos du Parti des travailleurs du Kurdistan et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG. Les potentielles adhésions suédoise et finlandaise à l'OTAN ont suscité depuis plusieurs semaines de multiples mises en garde de la part de la Russie. Encouragée ces dernières décennies par les Etats-Unis, l'expansion de l'OTAN sur le sol européen est en effet perçue par Moscou à la fois comme une trahison et une menace sécuritaire.

Le 20 mai, le ministre russe de la Défense a à ce sujet annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans l'ouest du pays en réponse au renforcement de l'OTAN et de son potentiel élargissement à la Finlande et à la Suède.