Un accord est encore possible «dans les jours qui viennent» pour surmonter les réticences hongroises concernant un embargo de l'UE sur le pétrole russe, a estimé ce 24 mai la présidence française, à rebours des propos du Premier ministre hongrois Viktor Orban qui le juge «très improbable».
«Il y a encore la possibilité dans les jours qui viennent de débloquer le veto hongrois», a ainsi déclaré l'Elysée, notant que «différentes options sont sur la table pour sortir de ce blocage». «Etant donné la gravité des questions toujours ouvertes, il est très improbable qu'une solution complète puisse être trouvée avant le sommet extraordinaire» des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 prévu les 30 et 31 mai, avait estimé plus tôt dans la journée le dirigeant hongrois Viktor Orban dans un courrier au président du Conseil européen Charles Michel. Le pays, qui s'inquiète d'un embargo qui plomberait son économie au-delà de l'acceptable, veut des garanties. «Les solutions doivent précéder les sanctions», déclare Orban dont les relations avec les institutions européennes ne sont pas au beau fixe.
Budapest craint une explosion des prix du gaz en cas d'embargo
Pays enclavé, sans accès à la mer, la Hongrie dépend du pétrole acheminé de Russie par l'oléoduc Droujba.
Budapest souligne que l'embargo pétrolier proposé «causerait immédiatement de sérieuses perturbations d'approvisionnement en Hongrie» et ferait monter les prix «d'environ 55-60%». Et que si la part de l'énergie russe dans le pays est passée de 90% en 2010 à 64% aujourd'hui, il faudra en cas d'embargo une «restructuration complète» de son système de raffineries ainsi qu'une «hausse et une accélération des investissements dans [ses] infrastructures énergétiques et une transition verte rapide».
Si la Hongrie est le pays qui affiche le plus ouvertement son refus de l'embargo pétrolier, d'autres Etats d'Europe sont eux aussi inquiets de cette mesure comme la Slovaquie, la République tchèque, la Bulgarie et la Croatie, rapportait l'AFP à la mi-mai.
La Russie résiste aux sanctions selon Poutine
La veille, le 23 mai, le président russe Vladimir Poutine avait estimé que l'économie russe «résist[ait] très bien» à la batterie de sanctions prises contre elle, malgré des difficultés rencontrées nécessitant l'intervention de l'Etat. Le chef d'Etat avait attribué cette résistance plus tôt dans le mois à des «décisions systémiques» prises par le pays pour «renforcer sa souveraineté économique et sa sécurité technologique et alimentaire».