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Un premier cas d'infection à la variole du singe confirmé en France

Un cas de de variole du singe a été détecté en région parisienne. Il s'agit d'un homme de 29 ans, sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les autorités sanitaires.

La Direction générale de la Santé a annoncé ce 20 mai la détection d'un premier cas confirmé de variole du singe en Ile-de-France. Comme le rapporte l'AFP, les autorités sanitaires ont précisé qu'il s'agissait d’un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus.

Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et en l’absence de gravité, est isolée à son domicile. Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les équipes de Santé publique France et de l’Agence régionale de santé d'Ile-de-France, en lien avec le médecin ayant pris en charge cette personne. 

Les personnes ayant été en contact étroit avec ce patient sont en cours de recensement. Elles recevront de la part des autorités sanitaires les informations sur la conduite à tenir, afin de limiter la propagation du virus. Cette annonce survient après la détection récente de plusieurs cas de cette maladie rare, en Amérique du Nord mais aussi en Europe.

Depuis le 14 mai, des cas confirmés d’infection par ce virus sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest ont en effet été signalés au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, en Suède, en Italie, ainsi qu’aux Etats-Unis et au Canada. 

Deux cas de contamination au virus ont également été recensés en Belgique, a annoncé le virologue Marc Van Ranst, ainsi que le rapporte le quotidien belge Le Soir.

«Un deuxième cas de virus a été diagnostiqué hier soir dans notre laboratoire de Louvain sur un échantillon prélevé sur un homme du Brabant flamand. Les personnes qui reconnaissent des blessures telles que celle de cette photo doivent contacter leur médecin», a tweeté le virologue le 20 mai.

Une transmission interhumaine qui serait limitée

La variole du singe ou «orthopoxvirose simienne» est une maladie rare dont le pathogène peut être transmis de l'animal à l'homme et inversement. Quand le virus gagne l'être humain, c'est principalement à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple. La transmission d'un humain à l'autre est limitée, explique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L'infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés. La transmission secondaire, c'est-à-dire interhumaine, peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté ou d'objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient. 

En début de semaine, l'OMS a indiqué s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. «Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission», a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre.

Lésions, pustules, croûtes : des symptômes qui apparaissent au bout de plusieurs jours

Les symptômes de la variole du singe ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, dorsales, au cours des cinq premiers jours. Puis apparaissent des éruptions cutanées (sur le visage, la paume des mains, la plante des pieds), des lésions, des pustules et enfin des croûtes. 

La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l’exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.

Un vaccin antivariolique dont la fabrication a été arrêtée

On l'a identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970 en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) chez un garçon âgé de 9 ans vivant dans une région où la variole avait été éliminée depuis 1968. A compter de 1970, des cas humains d'orthopoxvirose simienne ont été signalés dans 10 pays africains. Au printemps 2003, des cas ont aussi été confirmés aux Etats-Unis, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain. 

Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l'orthopoxvirose simienne, mais il est possible d'en endiguer les flambées, selon l'OMS. Dans le passé, la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de l'orthopoxvirose simienne mais le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole. 

«La bonne nouvelle, c'est que le vaccin contre la variole marche contre la variole de singe ; la mauvaise c'est que la plupart des personnes de moins de 45 ans ne sont pas vaccinées», a tweeté l'épidémiologiste américain Eric Feigl-Ding.