Le chiffre d'affaires de Pfizer a bondi au premier trimestre 2022, dopé par les ventes de son vaccin anti-Covid, avec 25,7 milliards de dollars (soit 24,32 milliards d'euros), selon ses résultats financiers publiés le 3 mai. Ce chiffre représente une hausse de 77% sur un an.
L'entreprise a par ailleurs maintenu sa prévision d'écouler pour 22 milliards de dollars (un peu moins de 21 milliards d'euros) de sa pilule anti-Covid, le Paxlovid, sur l'ensemble de l'année.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fortement recommandé en avril cet antiviral pour les patients atteints des formes moins sévères du Covid-19 et «à plus haut risque d'hospitalisation».
Pfizer a en revanche revu à la baisse son estimation de bénéfice annuel, principalement en raison d'un changement dans ses normes comptables.
Le régulateur boursier américain impose en effet aux groupes pharmaceutiques d'inclure certaines dépenses, notamment pour des acquisitions dans la recherche et le développement, dans leurs projections financières.
Pfizer table désormais sur un bénéfice par action annuel compris entre 6,25 et 6,45 dollars (entre environ 5,9 et 6,1 euros), contre une fourchette de 6,35 à 6,55 dollars (de 6 à 6,2 euros) précédemment.
Un chiffre d'affaires annuel estimé aux alentours de 100 milliards de dollars
Les prévisions pour le chiffre d'affaires annuel sont en revanche toujours comprises entre 98 et 102 milliards de dollars (entre environ 92,7 et 96,5 milliards d'euros). Le vaccin Cominarty contre le Covid-19 devrait représenter des ventes de 32 milliards de dollars (environ 30,3 milliards d'euros).
De janvier à mars, le bénéfice net du groupe a atteint 7,9 milliards de dollars (près de 7,5 milliards d'euros). Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice est de 1,62 dollar (environ 1,5 euro), au-dessus des prévisions du marché.
«Nous continuons de livrer au monde Cominarty, qui reste un outil crucial pour aider les patients et les sociétés à éviter les pires effets de la pandémie de Covid-19», a assuré le PDG de Pfizer, Albert Bourla, cité dans un communiqué.
«Nous sommes en bonne voie pour honorer notre engagement de livrer au moins deux milliards de doses à des pays à revenus faibles et moyens en 2021 et 2022, dont au moins un milliard cette année», a ajouté le dirigeant.
Début janvier, l'entreprise américaine s'était indirectement retrouvée au cœur d'une polémique, suite au refus de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen de de révéler le contenu de textos échangés avec le PDG du laboratoire Pfizer à propos de l'achat de vaccins contre le Covid-19.
Suite à ce refus, la médiatrice de l'Union européenne (UE), qui a pour mission d’enquêter sur des cas de «mauvaise administration» dans les agissements des institutions, avait demandé – sans succès – au cabinet d'Ursula von der Leyen de procéder à «une recherche plus approfondie» afin de retrouver les messages échangés.