International

Ukraine : Sergueï Lavrov rencontre le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à Moscou

Le ministre russe des Affaires étrangères s'entretient avec le secrétaire général de l'ONU. L'intervention en Ukraine, débutée il y a un peu plus de deux mois, et qui a donné lieu à une confrontation entre Moscou et l'Occident, devrait être abordée.

Vendredi 27 mai

Le chef russe des Forces de défense contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques (NBC), Igor Kirillov, a déclaré que dans le cadre de l'opération militaire menée par la Russie en Ukraine, «des documents [provenant] d'instructeurs américains et destinés à la formation de spécialistes ukrainiens à la réponse d'urgence aux épidémies de variole» avaient été découverts dans des laboratoires ukrainiens.

«L'intérêt du Pentagon pour cette infection n’a rien d’une coïncidence : le retour de l'agent causal de la variole sera une catastrophe mondiale pour toute l'humanité», déclare le haut responsable militaire russe, avant d'ajouter : «Dès 2003 le département américain de la Défense a développé un programme de vaccination contre la variole imposé à tous les militaires américains. La vaccination aux Etats-Unis est obligatoire pour le personnel diplomatique et médical. Cela montre que les Etats-Unis considèrent l'agent de la variole comme un agent biologique pathogène prioritaire pour une utilisation au combat et les mesures de vaccination en cours visent à protéger leurs propres contingents militaires.»

Mardi 26 avril

La Russie est «prête à coopérer» avec les Nations unies pour «soulager» les populations civiles en Ukraine, où Moscou mène une offensive militaire, a assuré le 26 avril le chef de la diplomatie russe.

«Notre but principal est de protéger les populations civiles. Nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances des populations civiles», a dit Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à Moscou.

Interrogé par le média India Today sur l'éventualité que l'ONU crée une commission d'enquête au sujet d'éventuels crimes de guerre, l'usage d'armes chimiques ou encore les allégations de génocide, Antonio Guterres a répondu que cela n'était pas de la compétence des Nations Unies.

«Personnellement je ne vais promouvoir ce genre d'enquête car je n'ai pas le pouvoir de le faire», a-t-il répondu. «Il y a la Cour Pénale Internationale, il y a divers mécanismes existants dans le cadre du système des droits de l'homme, notamment diverses commissions», a-t-il précisé.

Antonio Guterres a insisté dans son propos que la Russie avait selon lui violé la Charte des Nations Unies en lançant son offensive en Ukraine. Il a toutefois souligné la volonté de l'ONU d'appeler à cesser le feu et d'ouvrir un dialogue, regrettant «que cela n'a pas toujours été possible».

Le secrétaire général de l'ONU a également évoqué les «potentiels» crimes de guerres en avançant que des «enquêtes indépendantes» étaient nécessaires «pour que les responsables soient punis».

Concernant les couloirs humanitaires, il a souligné l'importance de leur sécurisation pour qu'ils soient efficaces. Il faudrait, selon Antonio Guterres, «des corridors qui seraient respectés par tout le monde pour évacuer des personnes civiles et pour envoyer l'aide nécessaires».

A ce titre, il a proposé de créer «un groupe de contact pour les questions humanitaires qui réunirait l'ONU, la Russie et l'Ukraine». Ce groupe permettrait de chercher «les moyens d'ouvrir des corridors sécurisés avec un cessez-le-feu local».

Sergueï Lavrov estimé que le dialogue avec l'ONU était important, traduisant selon lui une «volonté de revenir aux sources de la fondation des Nations Unies», en vue d'établir, sur la base de la Charte, «un schéma de développement de discussions multilatérales». «Ce sont des termes important», a-t-il souligné.

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères a remercié en préambule de la conférence de presse la présence d'Antonio Guterres et à sa «volonté d'examiner l'ensemble de cette situation [en Ukraine], pas de façon isolée mais comme une accumulation des faits».

Il a également rappelé le processus de la Charte des Nations Unies que la Russie dit avoir respecté en faisant appel à Antonio Guterres. «Cela s'est passé en résultat de l'a priori des décisions prises par nos collègues américains visant à établir un monde unipolaire», a ajouté Sergueï Lavrov.

En amont de sa rencontre avec Sergueï Lavrov à Moscou, le secrétaire général de l'ONU a plaidé ce 26 avril pour un cessez-le-feu en Ukraine «dans les plus brefs délais». «Ce qui nous intéresse beaucoup, c'est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais», a ainsi déclaré Antonio Guterres.

Ce 26 avril, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est à Moscou, en Russie, où il rencontre entre autres le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. L'opération militaire russe en Ukraine doit notamment faire l'objet de discussions un peu plus de deux mois après son commencement.

Antonio Guterres doit également rencontrer lors de sa visite en Russie Vladimir Poutine plus tard dans la journée. D'après l'AFP, il avait envoyé le 19 avril des lettres au chef d'Etat russe et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, afin de leur demander d'être reçu dans leurs pays respectifs.

Le 24 février, la Russie avait lancé une offensive visant selon elle à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine ainsi qu'à assurer la protection des Républiques du Donbass, qui ont fait sécession en 2014 à l'issue d'un coup d'Etat, et que Moscou a reconnues. Cette intervention est dénoncée comme une guerre d'invasion par Kiev et ses alliés et a donné lieu à de nombreuses sanctions contre Moscou. Toutefois, de nombreux Etats membres de l'ONU ont refusé de voter ces mesures punitives.

Dans le contexte de ce conflit, Antonio Guterres a accusé la Russie de violer la Charte de l'ONU en envoyant des troupes en Ukraine et plaide pour que les deux parties parviennent à un cessez-le-feu.