Jusqu’à 10 000 réfugiés continuent d’arriver quotidiennement en Allemagne. Le pays attend environ un million de demandes d'asile cette année seulement, soit quatre fois plus que l'an passé.
Face à cette crise sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale, la coalition d’Angela Merkel commence à s'essouffler, chacun préconisant des réponses différentes.
Dans un discours prononcé à Berlin devant quelque 1 200 personnes issues des milieux des affaires et de la politique, la chancelière a réitéré son appel à une répartition «équitable» des réfugiés entre les Etat membres de l'Union européenne : «Nous ne devons pas penser petit dans cette affaire», a-t-elle précisé.
Elle s'est dite fermement convaincue que le pays ne pourra pas gérer ce défi à la frontière germano-autrichienne, ajoutant en guise d'avertissement : «Ceux en Europe qui pensent aujourd'hui qu'ils ne sont pas touchés le seront d'une autre façon demain».
Les chrétiens-démocrates de Merkel (CDU) et leur parti frère bavarois, l'Union chrétienne-sociale (CSU), ont convenu de réfléchir à de possibles «zones de transit» dans lesquelles les migrants seraient enregistrés au moment de leur entrée en Allemagne.
Cependant la CSU souhaiterait la construction de clôtures ou des barrières pour canaliser les arrivants, alors que Angela Merkel refuse catégoriquement de fermer les frontières. Une position qui a irrité Horst Seehofer, le ministre-président de Bavière. Ce dernier a ainsi menacé de porter plainte contre elle devant le Tribunal constitutionnel.
Il souhaiterait également qu'Angela Merkel accède à sa principale revendication : arrêter un nombre limite d'arrivées, ce que la chancelière refuse aussi pour des raisons humanitaires.
Autre membre de la coalition qui fait entendre un autre son de cloche, le SPD. Les sociaux-démocrates refusent en effet le principe des zones de transit. Sigmar Gabriel, dirigeant du SPD et vice-chancelier, les qualifie en effet de «prisons pour réfugiés».