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L'UE peine avec son plan de relocalisation : seulement 116 réfugiés concernés sur 160 000 inscrits

C'était pourtant un engagement européen : transférer 160 000 personnes arrivées dans les Etats en première ligne de la crise migratoire. Mais pour le moment, seuls 86 réfugiés ont quitté l'Italie et 30 doivent le faire de Grèce prochainement.

Au total, ce sont donc moins de 116 réfugiés qui ont été relocalisés. Plus largement, jusqu'à présent, 1 418 places ont été offertes par 14 Etats membres, selon les données publiées par la Commission européenne

Pourtant le plan de l'Union Européenne prévoyait de relocaliser sur deux ans 160 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce. Concrètement, selon l'accord posé en septembre, 80 réfugiés étaient censés quitter l'Italie chaque jour dans le cadre d'un plan qui verrait 40 000 relocalisés sur deux ans.

L'Italie et la Grèce... et la Suède, dépassées ?

Le HCR calcule précisément 752 066 arrivées par mer cette année, dont 608 970 en Grèce et 140 200 en Italie. Toujours selon l'organisation, si plus d'un sur deux a fui la Syrie, 6% sont originaire d'Irak, et 5% d'Erythrée. Environ 770 000 demandes d'asile ont été déposées dans l'espace européen au cours des neuf premiers mois de 2015, contre 625 920 en 2014 et 431 090 en 2013.

En ce qui concerne l'Italie, si neuf pays de l'UE se sont portés volontaires pour accueillir 854 réfugiés en provenance de ce pays, le pays n'a pour le moment reçu des offres que pour 350 personnes. Rome enverra 100 réfugiés en France et en Espagne cette semaine dans le cadre du système de l'Union européenne.

Quant à la Grèce, Athènes a procédé à sa première relocalisation de migrants, trente Syriens et Irakiens qu'accueillera le Luxembourg. Une «goutte d'eau dans l'océan» des quelque 800 000 personnes entrées illégalement dans l'UE cette année.

La Suède, elle, vient également de demander la relocalisation dans d'autres pays de l'Union européenne d'une partie des migrants arrivés sur son sol pour y demander l'asile. Les autorités ne précisent pas le nombre de réfugiés qu'ils souhaiteraient voir accueillis ailleurs. Le pays attend jusqu'à 190 000 réfugiés cette année, un chiffre qui, rapporté à sa population, correspondrait pour l'Allemagne à l'arrivée de 1,6 million de personnes.

Les raisons d'une carence européenne

Selon les termes de l'accord européen, ces réfugiés devaient être relocalisés en raison  d'un «besoin évident de protection internationale». Pourtant le plan peine à se mettre en place.

Les raisons de la carence européenne sont multiples. D'abord certains pays tels le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni disposent d'une clause de retrait du dispositif. Mais pour le moment, seul ce dernier a précisé publiquement qu'il n'accueillera pas de réfugiés selon le mécanisme de réinstallation d'urgence de l'Union Européenne.

La Commission européenne révèle également qu'au-delà des défis logistiques, un «grand nombre d'Etats membres n'a pas encore répondu aux engagements financiers pris» et «trop peu d'Etats membres» ont répondu aux appels afin d'aider la Serbie, la Slovénie et la Croatie.

Enfin, la chancelière allemande Angela Merkel pointe l'absence d'un nombre suffisant de Hotspots censés permettre de traiter rapidement les demandes d'asile. Elle a ainsi demandé à l'Italie et à la Grèce de mettre en place de toute urgence ces lieux. Selon la dirigeante allemande, le plan d'urgence européen dépend précisément de cette mesure. Quatre centres devraient être opérationnels d'ici la fin novembre et deux autres d'ici la fin de l'année.