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Israël bombarde Gaza après des tirs de roquettes

Des groupes armés palestiniens ont lancé une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël, qui a mené une série de frappes dans ce territoire. Parallèlement, les tensions restent vives à Jérusalem, où émeutes et manifestations se succèdent.

Des groupes armés palestiniens ont lancé, le 21 avril, une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël, qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.

Dans la soirée du 20 avril, une roquette, la seconde cette semaine, a été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés. Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce territoire enclavé de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires. «Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes», a affirmé l'armée israélienne.

Peu importe les sacrifices

«Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance [...] afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem. Peu après les frappes de représailles de l’Etat hébreu, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile «Dôme de fer», selon Tsahal, alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.

Ces échanges de tirs, les seconds cette semaine et parmi les plus intenses depuis la fin de la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas en mai 2021, interviennent après des heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

Le 21 avril au matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué que «des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa» contre les policiers. «Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu», ajoute le communiqué. Sept Palestiniens, habitants de Jérusalem-Est et suspectés d'avoir participé le 20 avril à des «incidents violents» sur l'Esplanade ont par ailleurs été arrêtés, a précisé la police.

A Jérusalem, les tensions entretenues par les organisations nationalistes israéliennes

La présence de juifs – qui peuvent visiter l'esplanade sous conditions à des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite – et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.

La police israélienne a empêché, dans la soirée du 20 avril, des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens. Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille ville de Jérusalem, où est située l'Esplanade des Mosquées, une manifestation considérée comme un geste de «provocation» de la part du gouvernement.

Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille ville, tandis que des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville. Mais la police a barré la route à ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux par le Premier ministre Naftali Bennett.

«Je ne permettrai pas que la provocation politique de Itamar Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission», a déclaré le Premier ministre. «Je ne vais pas plier», a rétorqué Itamar Ben Gvir. «En vertu de quelle loi ne suis-je pas autorisé à entrer par la porte de Damas ?», s’est-il offusqué auprès de l’AFP. 

L’ONU exprime sa profonde préoccupation

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est «profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem», a indiqué son porte-parole à New York, le 20 avril. «Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires», a-t-il complété.

Les 15 et 17 avril, des accrochages entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont fait plus de 170 blessés sur l'Esplanade des Mosquées, alors que coïncidaient les célébrations du mois musulman du ramadan et de pessah, la pâque juive. En 2021, des accrochages à Jérusalem à la même période de l'année avaient conduit le Hamas à lancer des salves de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui avait répondu en bombardant ce territoire palestinien, donnant lieu à une guerre meurtrière de 11 jours, faisant 256 morts côté palestinien, et 14 côté israélien.