Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le 19 avril qu’il espérait obtenir pour son pays le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne «dans les semaines à venir». Au cours d'une rencontre à Kiev, le dirigeant ukrainien a transmis à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas, deux volumineux dossiers constituant la demande d'entrée dans l'UE. «Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps. Malgré tout, chaque pays doit suivre cette procédure», a-t-il poursuivi.
Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE «prend des années», mais Bruxelles «a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois», selon le chef de l’Etat ukrainien.
Se sentir les égaux des autres Européens
Le président ukrainien a estimé que l'obtention de ce statut représenterait «un signal important» pour l'amitié entre Kiev et Bruxelles. Se disant persuadé d'un soutien de l'UE dans ce travail, il a affirmé que «les Ukrainiens sont unis derrière cet objectif : se sentir les égaux des autres Européens, faire partie de l'Union européenne».
«C'est un honneur de recevoir de Volodomyr Zelensky les réponses au questionnaire de la Commission européenne, remises par Ursula Von der Leyen il y a seulement 10 jours», a de son côté commenté l'ambassadeur Matti Maasikas dans un message sur son compte Twitter. Saluant «une nouvelle étape sur le chemin de l'Ukraine vers l'UE», il a ajouté : «Des temps extraordinaires requièrent des mesures extraordinaires et une vitesse extraordinaire.»
Le questionnaire rempli par l'Ukraine, qui sert de base aux négociations d'adhésion, avait été confié à Volodymyr Zelensky par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au cours de sa récente visite à Kiev, le 8 avril. La Commission européenne doit désormais vérifier le respect par l'Ukraine des critères pour l'adhésion à l'UE et soumettre une recommandation aux Etats membres. L'intégration à l'UE est à cet égard un processus au long cours pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen, et suppose des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre, comme la stabilité politique et une économie de marché viable.
Il faut en outre l'accord unanime des 27 Etats membres. Or, ceux-ci sont divisés sur la question d'une future adhésion de l'Ukraine. Huit pays – République tchèque, Lettonie, Lituanie, Estonie, Bulgarie, Pologne, Slovaquie et Slovénie – ont appelé, dans une lettre ouverte, à ouvrir les discussions sur une adhésion de cette ex-république soviétique, confrontée à l'offensive déclenchée par la Russie le 24 février. Mais un tiers des Etats-membres, dont la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie et l'Espagne, sont quant à eux plus «réservés», selon une source diplomatique contactée par l'AFP.