International

Des instructeurs britanniques de retour en Ukraine ?

D'après le Times, des instructeurs britanniques auraient été récemment envoyés en Ukraine pour y former l'armée, alors que Londres avait retiré ses formateurs militaires au début de l'offensive russe. Londres n'a pas confirmé l'information.

Des officiers de deux bataillons ukrainiens stationnés dans et autour de Kiev ont déclaré au Times avoir suivi un entraînement militaire de la part d'instructeurs britanniques, l'un la semaine dernière et l'autre la semaine précédent, selon un article publié le 15 avril. Il s'agirait d'un phénomène nouveau : d'après le magazine, les instructeurs britanniques qui se trouvaient en Ukraine avaient été rapatriés après le lancement de l'offensive russe en Ukraine fin février, afin d'éviter toute confrontation directe avec l'armée russe et toute escalade entre Moscou et l'OTAN.

Selon les confidences du capitaine Yuriy Myronenko au Times, les nouvelles et anciennes recrues de son bataillon, stationné à Obolon – dans la banlieue nord de Kiev – auraient été formées il y a deux semaines par des instructeurs britanniques à l'utilisation des armes antichars. Celles-ci, selon la même source, avaient été livrées en février alors que la Russie lançait son opération militaire. Pour Yuriy Myronenkov, la reprise de la formation était cruciale car les nouvelles recrues et les anciens combattants qui se sont engagés au début du conflit n'avaient aucune expérience des missiles antichars.

Depuis le début du conflit, le Royaume-Uni a livré à Kiev plus de 4 000 missiles de ce type, dont des NLAW (armes antichars légères de nouvelle génération) et Javelin, ainsi que des missiles portatifs Starstreak. Fin mars, Londres a annoncé la livraison de 6 000 missiles antichars supplémentaires.

Le ministère britannique de la Défense a pour sa part refusé de confirmer au Times ces informations sur des instructeurs en Ukraine, invoquant une convention de longue date qui interdit tout commentaire sur les opérations spéciales. D'anciens soldats, marines et commandos des forces spéciales britanniques seraient également présents en Ukraine en tant qu'instructeurs et volontaires, mais les officiers ukrainiens ont affirmé que leur formation en avril avait été assurée par des soldats britanniques en service.

Accélération des livraisons d'armes occidentales, mises en garde russes

Plusieurs pays occidentaux ont accéléré récemment leurs livraisons d'armes aux autorités ukrainiennes, alors que Kiev s'est plaint de ne pas recevoir suffisamment d'armes lourdes de certains de ses partenaires. Entre autres, le gouvernement allemand a annoncé le 15 avril vouloir débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine, mais sans préciser à quoi servirait l'argent. Deux jours plus tôt, américain Joe Biden a donné son feu vert à une nouvelle aide militaire massive à Kiev, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici, selon l'AFP : véhicules blindés, artillerie, hélicoptères...

Or, depuis le début de son intervention militaire en Ukraine, la Russie met en garde les Occidentaux contre la livraison d'armements à Kiev et plus globalement contre toute interférence dans le conflit. Récemment, l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Anatoly Antonov, a par exemple déclaré qu'il était «extrêmement important que les pays occidentaux cessent de mettre de l’huile dans le feu en alimentant le régime de Kiev en armes».