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L'Indonésie invite au prochain G20 la Russie, que les Etats-Unis envisagent d'en exclure

L'ambassadrice de Russie en Indonésie a confirmé que Jakarta avait invité Vladimir Poutine au prochain sommet du G20 à Bali. Cette annonce survient alors que les Etats-Unis étudient une éventuelle exclusion de la Russie du forum intergouvernemental.

Comme le rapporte l'AFP, l'ambassadrice de Russie en Indonésie, Lioudmila Vorobieva, a indiqué que Vladimir Poutine pourrait participer au sommet du G20 qui doit se tenir en novembre dans le pays. La diplomate a en tout cas confirmé que Jakarta avait invité le président russe au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement prévu en novembre prochain à Bali. 

«[Sa venue] dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s'améliore à présent. Mais jusqu'à présent l'intention est qu'il vienne», a-t-elle indiqué à des journalistes le 23 mars.

La diplomate a également fustigé les velléités occidentales d'exclure la Russie de plusieurs organisations internationales, une réaction «disproportionnée», selon elle. Moscou salue ainsi «la position ferme» de l'Indonésie quant à sa volonté d'inviter la Russie au prochain G20.

«Nous espérons vraiment que le gouvernement indonésien ne va pas céder à cette pression horrible qui est exercée, non pas seulement sur l'Indonésie, mais sur de nombreux pays dans le monde par les Occidentaux», a-t-elle affirmé avant de préciser que «l'expulsion de la Russie de ce type de forum n'aidera pas à résoudre les problèmes économiques. Au contraire, sans la Russie, ce sera difficile».

Cette annonce survient alors que les Etats-Unis ont annoncé qu'ils avaient l'intention de prochainement consulter leurs alliés sur une possible exclusion de la Russie de certaines organisations internationales, dont le G20, qui regroupe les vingt plus grandes économies mondiales.

Le 22 mars, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, avait évoqué une possible exclusion de la Russie de certaines instances internationales telles que le G20. Il a néanmoins précisé que Washington souhaitait d'abord consulter ses alliés. «Sur la question du G20, je dirais simplement ceci : nous pensons que la Russie ne peut pas faire comme si de rien n'était dans les institutions internationales et dans la communauté internationale», a-t-il affirmé, des propos repris par l'AFP.

Le Kremlin dénonce la «pression diplomatique» américaine sur les autres membres du G20

Moscou a rapidement réagi aux propos du responsable américain. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a exposé lors d'une lors d'un point presse les manœuvres diplomatiques américaines. «Le fait que, en termes d’opposition globale à notre pays, les Etats-Unis exercent déjà une pression diplomatique [...] sur tous les pays, est bien connu de tous», a-t-il déclaré. 

Le porte-parole du Kremlin a également souhaité rappeler que le G20 est «un format multipartite» où «différents points de vue» s'expriment. Malgré les pressions américaines, Dmitri Peskov se dit confiant dans la capacité de certains Etats à faire leur propre choix. «Comme nous le voyons, un certain nombre d’Etats choisissent de s’en tenir à leur point de vue indépendant et souverain», a-t-il expliqué.

Plusieurs responsables indonésiens interrogés par l'AFP ont indiqué que lors du sommet la question de l'intervention militaire russe en Ukraine sera au maximum écartée du programme des discussions. La Russie a déjà été suspendue indéfiniment du G8 après le rattachement par voie référendaire de la Crimée en 2014. Le groupe des plus grands pays industrialisés est revenu ensuite au format du G7.