Economie

Un embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», avertit le Kremlin

Alors que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'UE sont à Bruxelles pour examiner de nouvelles sanctions contre la Russie, le Kremlin a estimé qu'un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde».

«Un […] embargo aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe. Mais les Américains n'y perdront rien, c'est évident, ils se sentiront bien mieux que les Européens», a affirmé ce 21 mars Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe cité par l’AFP.  «C'est une décision qui frapperait tout le monde», a-t-il poursuivi, lors d'un point presse. 

Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne doivent se retrouver ce même 21 mars pour une réunion consacrée à l'examen de nouvelles sanctions contre Moscou. L'UE a déjà adopté plusieurs trains de sanctions contre Moscou depuis l'offensive en Ukraine, ciblant des entreprises, des banques, des hauts responsables, des hommes d'affaires et interdisant l'exportation de biens vers la Russie. 

Les importations européennes de gaz ou de pétrole russes ont jusqu'ici été épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes. L'Allemagne, notamment, a répété son opposition à un embargo immédiat sur les hydrocarbures russes, dont elle dépend fortement.

Déclenchée le 24 février dernier, l'opération militaire de la Russie en Ukraine est dénoncée comme une guerre d'invasion, notamment, par les Occidentaux. En outre, l'Assemblée générale de l'ONU a voté le 2 mars en faveur d'une résolution appelant Moscou à retirer «immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine, de son côté, affirme que cette opération militaire vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à venir en aide aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dont Moscou reconnaît l'indépendance.