Le militant russe Alexeï Navalny a été reconnu par la justice coupable d'escroquerie et d'outrage à la cour ce 22 mars. Le parquet de la Fédération de Russie avait requis quelques jours plus tôt 13 ans de prison contre l'opposant pour ces faits. Il a finalement été condamné à neuf ans de prison, ainsi qu'à un an et demi de restriction de liberté et à une amende de 1,2 millions de roubles (environ 8 300 euros au cours actuel).
L'homme politique est actuellement emprisonné après que son sursis – dans le cadre d'une précédente condamnation – a été révoqué, pour manquements aux conditions de celui-ci. C'est dans un tribunal de sa colonie pénitentiaire, à une centaine de kilomètres de Moscou, que la juge Margarita Kotova a présenté son verdict ce 22 mars.
Alexeï Navalny est accusé par la justice russe d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), pour son usage personnel. Dans une seconde partie de l'affaire, il est accusé d'outrage à une juge qui avait prononcé une amende de 850 000 roubles à l'opposant russe pour diffamation envers le vétéran de la guerre de 1941-1945 Ignat Artémenko.
Dans un message publié sur le compte Twitter d'Alexeï Navalny en réaction au verdict, on pouvait lire ce 22 mars : «Poutine a peur de la vérité, je l'ai toujours dit. La lutte contre la censure, amener la vérité aux habitants de la Russie, restent notre priorité.»
Les avocats de l'opposant, Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev, ont été brièvement interpellés au motif qu'ils gênaient la circulation automobile devant la prison en parlant avec la presse. Moins d'une heure plus tard, Vadim Kobzev a annoncé sur Twitter que sa consœur et lui-même avaient été relâchés.
Alexeï Navalny avait été incarcéré pour ne pas avoir respecté les conditions d'une peine de prison avec sursis qu'il purgeait pour détournement de fonds de la filiale russe de l'entreprise française Yves Rocher. Alexeï Navalny dénonce pour sa part des procès politiques en raison de son opposition au président russe. En juin 2021, ses principales organisations avaient été jugées «extrémistes» par la justice, entraînant leur fermeture et des poursuites contre nombre de leurs militants, qui y voient une volonté de répression politique du pouvoir russe.