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Algérie : la France rend hommage à l'écrivain Mouloud Feraoun assassiné par l’OAS

L'ambassadeur de France en Algérie a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire de l’écrivain et instituteur Mouloud Feraoun et de ses collègues, assassinés il y a soixante ans, par l’Organisation armée secrète, opposée à l'indépendance.

Ce 15 mars, l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, a déposé, au nom du président de la France, une gerbe de fleurs en hommage à Mouloud Feraoun et ses cinq collègues. 60 ans auparavant, jour pour jour, le romancier algérien, instituteur de profession, était assassiné à Alger par l’Organisation armée secrète (OAS) mouvement clandestin luttant contre l'indépendance. 

Pour cette commémoration se déroulant devant la stèle érigée sur les lieux du drame, l'ambassadeur français était accompagné pour l'occasion de Laïd Rebigua, ministre des moudjahidines et des ayants droit, et d’Abdelmadjid Chikhi, conseiller pour les archives et la mémoire nationale du président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le 15 mars 1962, Mouloud Feraoun et cinq inspecteurs de l'Education nationale avaient été appréhendés puis exécutés par un commando de l'OAS à Ben Aknoun, une commune de la capitale algérienne. Les six éducateurs menaient un combat en faveur de l'alphabétisation, de la formation et de la santé des Algériens, au sein des centres sociaux éducatifs, créés à l'initiative de l'ethnologue et résistante Germaine Tillon. Ces centres étaient perçus par l'OAS comme des foyers indépendantistes.

«C'était la volonté du président [Emmanuel] Macron, que je puisse déposer ce jour en son nom, une gerbe de fleurs, à la mémoire de ces six enseignants assassinés le 15 mars 1962, à quatre jours du cessez-le-feu et des accords d'Evian», a déclaré François Gouyette lors de la cérémonie, des propos repris par l'AFP. «C'est une marque de considération qu'a voulu exprimer le Président de la République française qui m'a chargé de déposer cette gerbe ici même, sur le lieu de son assassinat», a-t-il rajouté.

Pour l'Elysée, «cette reconnaissance historique, s'inscrit dans une série d'actes mémoriels visant à «réconcilier les mémoires» entre Français et Algériens, mais sans «repentance». Le 8 février dernier, le président avait salué la mémoire des victimes mortes au métro Charonne, à Paris, lors d'une manifestation pour la paix en Algérie le 8 février 1962, violemment réprimée par la police française. Le même mois, le Parlement a adopté un projet de loi pour demander «pardon» et tenter de «réparer» les préjudices subis par les harkis et leurs familles.

En 2022, Emmanuel Macron a joué la carte de l'apaisement avec l'Algérie après une année 2021 marquée par plusieurs semaines de tensions déclenchées par ses propos contre «le système politico-militaire» algérien. Emmanuel Macron l'avait accusé de jouir d'une «rente mémorielle».