Au cours d'un Conseil de sécurité consacré ce 11 mars à l'offensive russe en Ukraine — qualifiée de guerre d'invasion par Kiev — Vladimir Poutine a fait part de son intention de réagir face au recours de l'Ukraine à des combattants étrangers.
Evoquant le rassemblement de «mercenaires du monde entier» envoyés en Ukraine pour combattre, le dirigeant russe a affirmé : «Les sponsors occidentaux de l’Ukraine et le régime ukrainien ne le cachent pas, ils le font ouvertement, au mépris de toutes les normes du droit international.»
Il a ensuite poursuivi, en réponse à une proposition du ministère russe de la Défense : «Par conséquent, si vous voyez qu’il y a des gens qui veulent venir, sur une base volontaire, et surtout pas pour de l’argent, aider les personnes vivant dans le Donbass - nous devrions répondre à leur attentes et les aider à se déplacer vers la zone des combats.»
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a apporté des détails à la presse sur ce sujet, déclarant notamment que le ministère russe de la Défense disposait «d’un certain réseau d’unités qui sont en contact direct avec la population locale en Syrie et dans un certain nombre d’autres pays».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi à ces annonces en accusant Moscou d'embaucher des «assassins syriens» pour «détruire» l'Ukraine.
Au moins 20 000 étrangers intégrés à l'armée ukrainienne
Comme en témoignent les nombreux articles et reportages consacrés dernièrement à des citoyens de différents pays européens partis combattre en Ukraine, Kiev a annoncé la création d'une légion d'étrangers volontaires intégrée à ses forces armées pour combattre les forces russes sur son territoire. Selon une estimation du ministère ukrainien des Affaires étrangères en date du 6 mars, près de 20 000 combattants étrangers venus principalement d'Europe se seraient ainsi engagés dans l'armée ukrainienne.
Face à ce phénomène, la réaction des gouvernements occidentaux est diverse, entre silence, autorisation ou condamnation. Symbole d'un positionnement ambigu, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, avait ainsi donné son feu vert à ses ressortissants désireux de combattre en Ukraine, alors que le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral Tony Radakin, a plus récemment dénoncé une pratique «illégale» et dangereuse.
Dans une interview à la BBC, ce dernier avait mis les points sur les i : «Nous avons été très clairs sur le fait que commencer à aller en Ukraine [pour combattre] est illégal ainsi qu’inutile pour l’armée et la population britanniques.» L'amiral avait ajouté que cette pratique pouvait participer à «la perception erronée» selon laquelle la Grande-Bretagne avait envoyé des troupes pour s’engager dans les hostilités envers la Russie.
Depuis le début de l'intervention russe en Ukraine, l'aide militaire occidentale à l'Ukraine s'est principalement concentrée sur la fourniture d'armements. Un point qui a également été abordé lors du Conseil de sécurité de ce 11 mars, lors duquel Vladimir Poutine s'est dit favorable au fait de remettre aux forces des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk — reconnues par la Russie — les armes «notamment occidentales, qui se sont retrouvées entre les mains de l’armée russe».