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L'Assemblée générale de l'ONU «exige que la Russie cesse immédiatement» son opération en Ukraine

141 sur les 193 membres de l'ONU ont voté, à l'Assemblée générale de l'organisation, en faveur d'une résolution appelant Moscou à retirer «immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine.

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté ce 2 mars une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine», lors d'un vote approuvé massivement par 141 pays, cinq s'y étant opposés et 35 s'étant abstenus, sur les 193 membres que compte l'Organisation.

Les cinq pays ayant voté contre sont la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l'Erythrée et la Syrie. Parmi les pays qui se sont abstenus figurent la Chine, l'Afrique du Sud, l'Inde, le Pakistan, l'Algérie, l'Iran, l'Irak, la Centrafrique, le Mali, Cuba et le Nicaragua.

Au sein de l'Assemblée générale, le droit de veto, privilège des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni) n'existe pas. Ses résolutions ne sont pas contraignantes légalement comme celles du Conseil.

La résolution, ponctuant plus de deux jours d'interventions à la tribune de l'ONU, réclame à Moscou qu'il «retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine et «condamne la décision de la Russie d'accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires».

Piloté par l'Union européenne en coordination avec l'Ukraine, le texte, qui bénéficiait d'une centaine de coparrainages, «déplore» également «dans les termes les plus vifs l'agression de la Russie contre l'Ukraine» et affirme «son attachement à la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale» de ce pays, y compris de «ses eaux territoriales».

«Le message de l'Assemblée générale est fort et clair», a réagi devant des journalistes le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. «Mettez fin aux hostilités en Ukraine – maintenant. Ouvrez la porte au dialogue et à la diplomatie – maintenant», a-t-il ajouté – de nouveaux pourparlers entre Moscou et Kiev étant prévus le 3 avril.

Intitulée «Agression contre l'Ukraine», la résolution onusienne appelle par ailleurs à accorder à l'aide humanitaire un accès sans entrave – sur fond de discussions au Conseil de sécurité sur un projet franco-mexicain de résolution sur le même sujet – et «déplore l'implication de la Biélorussie» dans l'offensive russe en l'Ukraine. Cette résolution était inspirée d'un texte rejeté la semaine dernière au Conseil de sécurité de l'ONU en raison d'un veto posé par la Russie.

Une opération de «démilitarisation» et «dénazification» de l’Ukraine, selon Moscou

Juste avant, à la tribune des Nations unies, l'ambassadeur de l'Ukraine à l'ONU, Sergiy Kyslytsya, avait accusé la Russie d'avoir pour objectif de réaliser un «génocide» dans son pays. Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a assuré quant à lui que la Russie ne visait pas des cibles civiles et se bornait à défendre les populations vivant dans le Donbass.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé le 24 février une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance, ainsi qu'à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine. Cette opération a été dénoncée notamment par les pays occidentaux, qui ont adopté de nombreuses sanctions.