Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron ayant eu lieu dans la soirée du 26 février, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a considéré un éventuel déploiement d'armes nucléaires sur son sol comme n'étant pas à l'ordre du jour.
Au cours de cet entretien portant principalement sur l'opération militaire russe en cours en Ukraine, Alexandre Loukachenko aurait répondu à cette éventualité en un mot : «Faux». Selon une chaîne Telegram proche des services présidentiels biélorusses, et citée par l'agence Interfax, Alexandre Loukachenko aurait expliqué que «si le peuple biélorusse n'est pas étranglé, non seulement les armes nucléaires mais aussi les armes conventionnelles sont hors de question».
Après la dislocation de l'URSS en 1991, la Biélorussie – comme d'autres ex-républiques soviétiques – avait renoncé aux armes nucléaires déployées sur son territoire et accepté de les restituer à la Russie. La Constitution biélorusse prévoyait alors que le pays reste une «zone sans nucléaire». Cet article a cependant été remplacé dans la nouvelle version de la loi fondamentale proposée par Alexandre Loukachenko et sur laquelle les Biélorusses devront se prononcer par référendum ce 27 février. Le texte exclurait désormais uniquement toute «agression militaire depuis le territoire biélorusse».
La Biélorussie toujours prête à accueillir des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine
L'Elysée a de son côté déclaré qu'Emmanuel Macron avait lors de cet entretien «tenu à dénoncer la gravité d'une décision qui autoriserait la Russie à déployer des armes nucléaires sur le sol biélorusse». Le président français a également demandé, selon la même source, à Alexandre Loukachenko «d'exiger le retrait des troupes russes du sol biélorusse le plus rapidement possible», l'appelant à «coopérer avec la communauté internationale» sur le dossier ukrainien.
Le dirigeant biélorusse a pour sa part indiqué qu'il était disposé à accueillir les représentants de l'Ukraine et de la Russie «à tout moment et en tout lieu en Biélorussie» pour des pourparlers de cessez-le-feu.
Moscou avait précédemment proposé d'envoyer une délégation à Minsk pour des négociations avec Kiev. Le Kremlin a cependant affirmé le 25 février que l'Ukraine avait «déclaré avoir changé d’avis sur l’idée de Minsk [comme lieu des négociations], voulant désormais aller à Varsovie», avant d'«arrêter la communication».