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Syrie, pour Valéry Giscard d'Estaing, le départ de Bachar el-Assad est un préalable «très imprudent»

L'ancien président de la République a donné sa vision de ce que devrait être selon lui la position française en Syrie. Il diverge ainsi de la position officielle qui fait du départ de Bacher el-Assad un préalable à toute solution politique.

Invité sur RTL, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a jugé «très imprudent» d'ériger en préalable le départ de Bachar el-Assad.

Etablissant un parallèle avec l'Irak, Valéry Giscard d'Estaing a estimé que «l'erreur que commettent certains commentateurs, c'est de dire : Il faut commencer par faire partir Bachar al-Assad. C'est très imprudent. C'est ce qu'on a fait en Irak avec Saddam Hussein, c'est ce qu'on a fait en Libye avec le dictateur (Kadhafi, NDLR) et on a vu le résultat. Actuellement, la grande ville de Syrie, Damas, reste une ville paisible, en tout cas assez paisible. Si on faisait partir Bachar el-Assad, elle entrerait dans la tourmente».

Selon lui, Bachar el-Assad représente «la communauté alaouite, qui est une des plus importantes, et plusieurs minorités qui sont persécutées».

Il a également prôné mardi un «cessez-le-feu général» en Syrie, à l'exception du groupe Etat islamique : «Il y a deux guerres en Syrie : une guerre entre le pouvoir politique incarné par Bachar el-Assad et ceux qui le soutiennent - qui contrairement à ce que l'on dit souvent sont assez nombreux - et les révolutionnaires qui voudraient un régime plus démocratique et plus ouvert. Vous avez ensuite une guerre avec Daesh.»

Selon lui, pour éradiquer Daesh, il faudrait commencer par faire la paix entre les quatre composantes que sont les sunnites, les chiites, les Alaouites et les Kurdes. Ensuite, une conférence «sur l'organisation politique de la Syrie» pourrait être organisée pour décider de l'avenir politique de la Syrie. Seulement alors «se posera le problème de Bachar el-Assad».

 

Cependant, dans l'intervalle du règlement de cette crise, Valéry Giscard d'Estaing a envisagé l'hypothèse du déploiement de casques bleus à la frontière irako-syrienne, estimant que «la Syrie n'est pas capable en fait d'assurer la sécurité de cette frontière».

Pourtant l'actuel président, François Hollande, a de nouveau exclu que le président syrien puisse prendre part à une élection future : «rien ne doit être fait pour conforter Bachar el-Assad» a-t-il ainsi précisé. 

Plus largement, l'ancien président français s'est dit optimiste après la conférence de Vienne au cours de laquelle «les Américains, les Russes, les Iraniens, les Saoudiens et les Européens ensemble», ont parlé du dossier syrien.