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Le Drian accuse Poutine d'être un «dictateur» et promet des sanctions européennes «spectaculaires»

L'OTAN est aussi une «alliance nucléaire», a averti le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, alors que Vladimir Poutine avait avancé la force de la puissance nucléaire russe avant l'opération militaire en Ukraine.

«L'Alliance atlantique est aussi une alliance nucléaire», a rappelé le 24 février Jean-Yves Le Drian sur la chaîne TF1, qualifiant Vladimir Poutine de «cynique» et de «dictateur». Le chef de la diplomatie française a accusé le président russe d'avoir renié sa parole en lançant une opération militaire.

Dans son allocution annonçant le début de l'opération militaire russe en l'Ukraine — qualifiée de guerre d'invasion par les Occidentaux — qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et à «démilitariser et dénazifier» l'Ukraine, le chef de l'Etat russe avait souligné que son pays restait une des «plus grandes puissances nucléaires au monde». «Il ne devrait donc faire aucun doute qu’une attaque directe contre notre pays entraînerait une défaite et des conséquences désastreuses pour tout agresseur potentiel», a-t-il en outre déclaré. 

Le ministre français des Affaires étrangère a pour sa part promis des sanctions européennes «spectaculaires» qui vont «taper au cœur» la Russie. Les 27 Etats membres de l'Union européenne (UE), réunis le 24 février au soir à Bruxelles pour un sommet européen extraordinaire, vont ainsi prendre des sanctions «très massives, très spectaculaires, très lourdes», a-t-il esquissé.

«Elles visent à asphyxier le fonctionnement économique de la Russie par des mesures bancaires, financières, sur les transferts technologiques, industrielles, à l'exportation [...] et en même temps à agir auprès des oligarques pour les punir d'une certaine manière, bloquer leurs actifs et leurs capacités d'itinéraire», a-t-il détaillé.

La France étudie par ailleurs une série de demandes d'aide de l'Ukraine, y compris militaires. «Ils nous ont fait une liste [d'équipements militaires], on est en train de l'étudier pour essayer de répondre le mieux possible à leur demande le plus rapidement possible», a-t-il assuré.

Plus tôt, la Russie avait promis une réplique aux sanctions européennes assurant que celles-ci «n'empêcheront pas» l'assistance de Moscou aux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. «Conformément au principe de réciprocité, qui est à la base du droit international, nous prendrons des mesures de rétorsion sévères», avait déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.