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Crash de l’A321: ce que l’on sait sur la catastrophe aérienne la plus meurtrière de l’histoire russe

Alors que les experts poursuivent leur enquête sur la tragédie du vol 7K9268 de Kolavia, le nombre de théories sur les raisons de ce crash ne cessent de se multiplier. RT France vous résume les derniers éléments connus.

Qu’est-ce qui s’est passé avant l’accident ?

L’Airbus A321 a décollé à 5h51 locales (3h51 GMT) de la cité balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh en direction de Saint-Pétersbourg. 21 minutes plus tard, l’avion a atteint l’altitude de 10 200 mètres et la vitesse de 748 kilomètres à l’heure, d’après les données des sites de suivi des vols.

En savoir plus : dernières informations sur le crash de l'A321 de Kolavia en Egypte

22 minutes après le décollage, les contrôleurs aériens ont perdu le contact avec l’avion. L’équipage n’a pas émis de signal de détresse.

Une chute rapide, quasi-verticale du vol a été ensuite constatée par les systèmes de suivi du vol. En une minute, l’appareil a perdu 1 500 mètres d’altitude et 570 km/h. D’après Airbus, le constructeur de l’avion, ce dernier s’est écrasé sur le sol trois minutes plus tard. Tous les 217 passagers, dont 25 enfants, et 7 membres de l’équipage ont péri.

Comment l’avion s’est écrasé ?

D’après le chef de l’agence russe de l’aviation Rosaviatsia, Alexandre Neradko, «tous les signes montrent que la destruction de l’appareil a eu lieu en l’air, à une altitude élevée». La preuve principale de cette conclusion et le fait que les débris de l’avion se sont éparpillés sur une zone large de 20 km carrés. Le directeur du Comité intergouvernemental de l'aviation Viktor Sorotchenko a par la suite expliqué que lors du vol, l’avion s’était désintégré en deux morceaux principaux.

Pourquoi l’avion s’est-il écrasé ?

L’avion A321 qui effectuait le vol 7K9268 était en exploitation depuis 18 ans, un âge pas tellement avancé d’après les standards aériens. L’Airbus était en leasing auprès d’Aercap, la plus grande société de leasing des avions dans le monde. L’équipage était très expérimenté et l’avion a passé régulièrement toutes les procédures de contrôle et entretien standards, y compris avant le vol, d’après Kolavia.

Daesh, présent dans le Sinaï, a revendiqué cette attaque le jour-même de la catastrophe, en accompagnant ses propos de la diffusion d’un avion inconnu abattu par un missile. Une vidéo considérée comme factice et les autorités russes, comme leurs homologues égyptiennes et américaines, ont rappelé que les terroristes de cette région ne possédaient pas l’équipement nécessaire pour abattre un avion de ligne volant à son altitude de croisière. Cette piste n’est pourtant pas exclue par les enquêteurs. Depuis lors, plusieurs compagnies aériennes contournent désormais la zone du crash avant que les raisons exactes de cette catastrophe soient établies de manière irréfutable.

D’après Kolavia, un impact mécanique extérieur est la seule explication possible à cette catastrophe. Les responsables de la société ont exclu une défaillance mécanique et une erreur de pilote.

«L’avion n’aurait pas pu se disloquer tout seul en plein vol», a estimé le directeur adjoint de la société, Alexandre Smirnov.

Les experts du monde entier ont proposé leur pistes sur les causes de ce crash. Une bombe à bord qui a provoqué la dépressurisation de la cabine est une des causes les plus probables, estime le directeur général du Royal United Services Institute britannique, Michael Clarke. L’avion a également subi un accident mineur en 2001, qui aurait aussi pu changer la géométrie de sa construction, suggèrent les sources du quotidien Kommersant, une version qui a pourtant déjà été démentie par Kolavia.

Des experts russes et égyptiens ont entamé au Caire le décryptage des boîtes noires, en bonnes conditions. Les enquêteurs soulignent qu’il est important de n’exclure aucune hypothèse concernant cette catastrophe et demandent à tout le monde d’attendre les résultats définitifs de leur enquête.

Quand en saura-t-on plus sur l’accident ?

Parallèlement au déchiffrage des boîtes noires, des experts russes, égyptiens, français et irlandais vont examiner le site de l’accident et les débris de l’avion. L’analyse de tous ces éléments pourra prendre des semaines, voire des mois, d’après le ministère égyptien de l’Aviation.