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«On n'a pas besoin de la France» : manifestation au Mali célébrant le départ des soldats français

Quelques centaines de personnes se sont réunies le 19 février place de l'Indépendance, dans le centre de Bamako, pour fêter le retrait militaire de la France au Mali, annoncé par Emmanuel Macron deux jours plus tôt.

Une manifestation a été organisée le 19 février à Bamako pour célébrer le départ des soldats français du Mali, à l'initiative de mouvements de soutien aux autorités de transition dominées par les militaires. Selon des journalistes de l'AFP et de Ruptly, la manifestation a réuni quelques centaines de personnes sur la place de l'Indépendance, dans le centre de la capitale malienne.

«On est sorti pour chasser la France. On n'a pas besoin de la France. Qu'elle s'en aille !», a déclaré à l'AFP Issa Diarra, parmi les manifestants. Il dit être derrière «Assimi [Goïta, le président putschiste de transition] et le Mali».

Macron dégage du Mali

«La France a été chassée. Si elle reste, elle devient une force d'occupation», a déclaré Siriki Kouyaté, membre de «Yerewolo Debout sur les remparts». Ce mouvement favorable au pouvoir et d'autres associations soutenant la même cause sont à l'initiative de la mobilisation du 19 février.

«Macron dégage du Mali», pouvait-on lire sur une banderole déployée lors de la manifestation qui s'est déroulée sans incident, encadrée par les forces de l'ordre. Des manifestations précédentes, organisées par les mêmes mouvements pour soutenir le pouvoir malien, après deux coups d'Etat en août 2020 puis en mai 2021, avaient réuni des milliers de personnes à Bamako.

Bamako sous le coup de lourdes sanctions économiques et diplomatiques depuis le 9 janvier

La France et ses partenaires européens ont officialisé le 17 février leur retrait militaire du Mali, conduisant les autres acteurs étrangers à s'interroger ouvertement sur leur engagement, et la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) à étudier l'impact de ce désengagement. Français et Européens ont invoqué les «multiples obstructions des autorités» maliennes.

Les autorités de transition au Mali sont revenues sur leur engagement d'organiser des élections en février 2022 pour le retour des civils au pouvoir, invoquant la nécessité de profondes réformes et mettant en avant la souveraineté nationale depuis que les Etats ouest-africains ont infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier.

La prise du pouvoir à Bamako par des militaires n'a pas enrayé la spirale de violences qui frappe ce pays sahélien depuis l'invasion djihadiste en 2012. Les violences parties du nord se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.