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Prostitution, travail forcé... Les enfants migrants sont la proie d'organisations criminelles en UE

Des réfugiés vulnérables, errants à travers l'Europe à la recherche d'un sanctuaire sont la proie de gangs criminels qui souhaitent les forcer à se prostituer ou à être des esclaves.

«Des organisations criminelles modernes, entreprenantes, vont là où les opportunités sont grandes et où le risque est faible», a déclaré Brian Donald, directeur d'Europol, lors d'une conférence internationale sur le trafic d'être humains à Madrid ce week-end.

L'installation de l'hiver aggrave la situation désespérée des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, dont beaucoup fuient la guerre civile qui fait rage en Syrie. Si l'Union Européenne essaie de gérer le flux de réfugiés, leur besoin d'argent les met à la merci de gangs sans scrupules qui agissent le long des routes, dans les centres pour réfugiés et dans les pays de destination.

Selon monsieur Donald, qui parlait à la conférence Saint Marta organisée par l'Eglise catholique, les migrants sont destinés «à l'exploitation, particulièrement les jeunes, les jeunes femmes, et ceux qui ne sont pas accompagnés», afin, la plupart du temps, d'être prostitués ou d'être utilisé comme main-d’œuvre illégale.

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«Dans les prochaines années, le phénomène d'exploitation des migrants à leur arrivée dans l'Union Européenne sera plus visible. Nous devons être attentifs aux liens entre les passeurs et les trafiquants» a-t-il déclaré. Il y a «un nombre important d'échanges» entre ceux qui font passer les frontières aux réfugiés et ceux qui piègent ces gens pour les exploiter sur le marché du sexe ou du travail forcé. Il estime qu'un tiers des groupes criminels qui s'occupent du transit des migrants sont aussi impliqués dans d'autres activités comme le trafic de drogue, le blanchiment d'argent ou le trafic d'être humains.

Dans un message adressé à la conférence, le Pape François a déclaré que  l'adoption par les Nations Unies en septembre de nouveaux objectifs à poursuivre donnaient aux États du monde «un nouvel impératif moral pour combattre le trafic d'êtres humains, qui est un crime contre l'humanité». Il a qualifié la coopération entre des représentants de l’Église et les autorités étatiques «d'étape décisive afin que les gouvernements puissent atteindre les victimes du trafic d'êtres humain de façon immédiate, constante, efficace et concrète».


Selon l'association Missing Children, en 2014, plus de 23 000 demandes d'asiles émanant de mineurs non-accompagnés avaient été déposées, dont 2240 par des enfants de moins de 14 ans. Dans leur rapport annuel, il est rappelé que l'organisation Terre des Hommes avait fait une enquête durant les années 2006-2008 durant lesquelles l'association avait pu constater qu'en moyenne, la moitié des enfants non-accompagnés disparaissaient des centres d'accueil (en France, Espagne, Suisse et Belgique) après 48h. Une enquête similaire menée par le projet CONNECT en Italie en 2013 estimait à 24% le nombre d'enfants enregistré dans les centres et qui avaient disparus.