Mardi 15 février
Concernant la situation de Deutsche Welle en Russie et RT Deutsch en Allemagne, le président russe a expliqué que des discussions étaient en cours entre Moscou et Berlin. «Mais il y a des choses que nous n'admettrons pas», a-t-il déclaré sans entrer dans le détail.
«Nous sommes un état de droit, il faut faire des demandes, ce qui n'est pas encore le cas. Ensuite ces demandes seront traitées par des organismes compétents conformément aux lois en vigeur», a de son côté déclaré le chancelier allemand par rapport à RT Deutsch, dont le régulateur des médias d'Allemagne a interdit la diffusion dans le pays.
Vladimir Poutine a insisté sur la fait que la Russie cherchait à résoudre les points qu'elle considèren essentiels – les garanties de sécurité, la non expansion de l'OTAN, le non déploiement d'armes offensives aux frontières russes – diplomatiquement.
«On dit que l'Ukraine ne sera pas dans l'OTAN. Qui dit cela ? Qu'est-ce que cela signifie "il paraît" dans les relations internationales ? Cela fait 30 ans qu'on dit qu'il paraît qu'il n'y aura pas d'extansion de l'OTAN vers l'est, vers les frontières de la Russie. Or aujourd'hui, nous voyons les structures de l'OTAN directement à nos portes», a noté le chef d'Etat russe.
«Sur l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN, on nous dit que c'est n'est pas demain. Mais c'est après-demain ? Qu'est-ce que cela change dans la perspective historique ? Cela ne change rien. [...] Nous voulons résoudre cette question maintenant, tout de suite, au cours d'un processus de dialogue, de discussions pacifiques», a-t-il expliqué.
De son côté, le chancelier allemand a répété que l'expansion de l'OTAN n'était «pas prévue». «Elle n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il déclaré.
Interrogé par une journaliste sur la possibilité d'une guerre en Europe, le président russe a évoqué le bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN comme précédent dangereux dans l'histoire duVieux continent.
Un parallèle relativisé par le chancellier Olaf Scholz, selon qui le bombardement de Belgrade avait prévenu un génocide : «En Yougoslavie c'était une situation différente. Il y avait une menace de génocide.»
Mais pour Vladimir Poutine, la situation est comparable. «Ce qu'il se passe aujourd'hui dans le Donbass est précisément un génocide», lui-a-t-il répondu.
Pour le chancelier allemand Olaf Scholz les possibilités de régler la crise de façon diplomatique «ne sont pas épuisées».
«Il faut trouver une solution pour assurer la désescalade», a-t-il déclaré en se disant «très préoccupé de voir 100 000 militaires massés près de la frontière ukrainienne», mais soulignant comme étant un «bon signe» l'annonce du renvoie des troupes russes dans leurs garnisons.
Olaf Scholz a insisté sur l'importance de tenir des discussion au Format Normandie, d'où viendra selon lui la solution à la crise. «Pour les Européens, pour les Allemands, il est évident que la sécurité ne peut pas être construite au détriment de la Russie. Cela doit être fait ensemble avec la Russie. Il faut trouver ensemble la solution», a-t-il ajouté.
«L’OTAN se réfère à sa politique de la porte ouverte [...] mais encore une fois ces tentatives de contenir la Russie présente une menace directe pour la sécurité nationale c'est pour cette raison que nous souhaitons des obligations juridiques contraignantes», a déclaré Vladimir Poutine.
«Les réponses des Etats-Unis et de l’OTAN ne répondent pas complètement à ce que nous avions demandé», a-t-il ajouté.
«Le gazoduc Nord Stream 2 est prêt pour l'approvisionnement [de l'Allemagne et des autres pays européens]», annonce le président russe.
En préambule de son intervention, Vladimir Poutine s'est réjoui des relations économiques entre la Russie et l'Allemagne. «Le secteur énergétique occupe une part majeur de ces échanges», souligne-t-il.
Ce 15 février, le chancelier allemand Olaf Scholz se rend à Moscou afin d'y rencontrer le président russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants évoqueront notamment la situation autour de l'Ukraine et les moyens diplomatiques à mettre en place afin de résoudre l'escalade des tensions. Ils aborderont également les garanties de sécurité à long terme sur le continent européen.