Invoquant des raisons de sécurité, la compagnie aérienne Norwegian a annoncé qu'aucun de ses avions ne survolerait plus l'Ukraine, comme le rapporte le média norvégian TV 2 ce 14 février. Cette compagnie aérienne n'a pratiquement pas de vols directs vers l'Ukraine, mais survole parfois l'ouest du pays pour ses vols en direction de la Hongrie ou de la Turquie.
Le 12 février, la compagnie néerlandaise KLM avait pris une décision similaire, annulant jusqu'à nouvel ordre tous les vols dans l'espace aérien ukrainien. Un jour auparavant, KLM avait déclaré que ses membres d'équipages ne passeraient plus la nuit à Kiev du fait des tensions entre la Russie et les pays occidentaux autour de l'Ukraine.
Les vols de la compagnie Air France, faisant partie du même groupe que KLM, sont pour l'instant maintenus. L'allemand Lufthansa a déclaré au média russe RBK que «la possibilité suspendre ses vols vers l'Ukraine est envisagée», ajoutant que la société «surveille de près la situation» dans le pays.
Face aux inquiétudes des opérateurs étrangers, le gouvernement ukrainien a promis le 13 février de garder son espace aérien ouvert : «L'Etat s'emploie à prévenir les risques pour les compagnies aériennes», a déclaré le ministère des Infrastructures dans un communiqué publié sur Facebook. «La fermeture de l'espace aérien est un droit souverain de l'Ukraine et aucune décision n'a été prise dans ce sens», a précisé le ministère après une réunion à laquelle ont participé des responsables de la présidence, des aéroports et des compagnies aériennes ukrainiennes.
Situation tendue autour de l'Ukraine
Washington et certains de ses alliés accusent la Russie de préparer une invasion imminente du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement, notant l'absence totale de preuve d'une telle assertion qui ne vise, selon l'ambassadeur russe à l'ONU, qu'à «créer l'hystérie» et «tromper la communauté internationale».
Les autorités ukrainiennes elles-mêmes se montrent plus mesurées que Washington quant à cette probabilité. Le 12 février, le président ukrainien a ainsi déclaré, tout en reconnaissant les «risques» que le scénario se produise, que les avertissements américains provoquaient «la panique et [n'aidaient] pas» l'Ukraine. Il a également jugé qu'il y avait «trop» de prédictions annonçant une «guerre profonde, totale de la part de la Russie». «Si vous [les Américains] avez une information en plus sur une invasion certaine à 100%, donnez-la nous !», a-t-il encore insisté.