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Ukraine : la «machine militaro-politique américaine» prête à «écraser des vies», dénonce Zakharova

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé la «désinformation» des médias occidentaux quant à une prétendue volonté russe d'envahir l'Ukraine. Sa porte-parole a en outre dénoncé «la machine militaro-politique américaine» en marche.

Alors que les tambours de guerre résonnent depuis quelques jours dans la presse mainstream occidentale, le ministère russe des Affaires étrangères et sa porte-parole ont mis en garde contre la désinformation au sujet du dossier ukrainien. Ils ont également réagi aux menaces qui se multiplient à l'encontre de la Russie, accusée par l'Occident de vouloir prochainement envahir l'Ukraine — ce qu'a démenti Moscou à de nombreuses reprises.

Dénonçant sur Telegram ce 12 février l'«hystérie de la Maison Blanche», la porte-parole du ministère Maria Zakharova accuse : «Les Anglo-Saxons ont besoin d'une guerre. A tout prix.» Elle estime en outre que le camp occidental a régulièrement recours aux «provocations», à la «désinformation» et aux «menaces» pour résoudre ses «propres problèmes».

Les grands médias pointés du doigt

«La machine militaro-politique américaine est à nouveau prête à faire écraser des vies humaines. Le monde entier regarde le militarisme et les ambitions impériales se dévoiler elles-mêmes. Et l'équipe de propagande dirigée par Bloomberg sert à tout cela», analyse encore Maria Zakharova.

Le média américain auquel elle se réfère s'est dernièrement fait le relais insistant d'une prétendue invasion russe imminente de l'Ukraine. A tel point que celui-ci a publié par erreur le 4 février dernier pendant près d'une demi-heure un titre rapportant «La Russie envahit l'Ukraine»... avant de présenter ses excuses.

La tonalité générale reste néanmoins bien visible sur le site de Bloomberg, où on peut par exemple lire ce 11 février : «Les Etats-Unis alertent du risque que la Russie attaque l'Ukraine la semaine prochaine.» 

Des exemples qui ne sont pas isolés, à en croire le ministère russe des Affaires étrangères, qui a répertorié dans un communiqué de presse des dizaines d'exemples de publications allant dans ce sens dans la presse américaine, française, britannique ou encore allemande.

Du côté des politiques et des gouvernements occidentaux, les déclarations se succèdent elles aussi, à l'image de l'appel des autorités américaines recommandant une nouvelle fois à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine face au spectre de la guerre. 

Le 11 février toujours, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis de l'administration Biden, Jake Sullivan, a pour sa part expliqué en conférence de presse que l'un des scénarios «possibles» était un «assaut rapide» de la Russie sur la capitale ukrainienne, Kiev. 

Moscou a pourtant démenti avec force toute velléité d'attaque ces dernières semaines. «Personne ne menace personne de mener une action militaire», assurait encore le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov en janvier, qualifiant de «folie» le scénario d'une offensive russe sur Kiev. La Russie a néanmoins précisé à plusieurs reprises qu'elle considérait comme une «menace» le soutien militaire occidental apporté à Kiev, ainsi que l'extension de la présence militaire américaine et de l'OTAN à ses frontières, n'écartant pas des «représailles» si aucun accord n'aboutissait sur le sujet.

«On peut parler de complot des autorités des pays occidentaux et des médias visant à aggraver la tension artificielle autour de l'Ukraine, via une intox massive et coordonnée de fausses informations avec des intérêts géopolitiques, notamment pour détourner l'attention de leurs propres actions agressives», estime de son côté le ministère russe des Affaires étrangères dans un message publié sur Telegram.

Des prédictions remontant... à plusieurs années

Si le bruit des tambours se fait plus insistant ces derniers jours, il n'en reste pas moins que les accusations proférées par les chancelleries occidentales sont loin d'être nouvelles.

Et pour cause : comme le soulignait déjà la journaliste de RT France Vera Gaufman en novembre, elles ressurgissent périodiquement depuis... au moins cinq ans.