Le Venezuela a annoncé que son armée avait capturé 35 «terroristes» en fin de semaine dans le sud-ouest du pays, une zone instable près de la Colombie. «Au total, 35 membres de ces groupes irréguliers [colombiens] ont été arrêtés au cours de quatre opérations dans l'Etat d'Apure [frontalier de la Colombie]», a déclaré le procureur général Tarek William Saab dans une allocution diffusée à la télévision.
Les personnes arrêtées sont accusées, entre autres crimes, «de terrorisme, d'association de malfaiteurs, de trafic d'armes et de contrebande». Depuis la fin 2021, les autorités vénézuéliennes utilisent le terme «Tancol» (des terroristes armés trafiquants de drogue colombiens), pour désigner les groupes irréguliers qui opèrent le long des 2 219 kilomètres de la frontière vénézuélo-colombienne, minée par la violence et la contrebande.
Le chef opérationnel de l'armée vénézuélienne, le général Domingo Hernandez Larez, a publié plusieurs photos sur Twitter des opérations militaires dans l'Apure ces derniers jours. «Tous les groupes terroristes colombiens, trafiquants de drogue, quel que soit leur nom, seront expulsés», a-t-il déclaré dans l'un de ses messages.
Exporter la «logique des méga gangs»
Par ailleurs, le procureur a annoncé que des responsables politiques vénézuéliens bénéficiant de l'immunité, corrompus par des gangs colombiens, avaient été arrêtés.
«Des fonctionnaires corrompus par l'argent de la drogue colombienne ont été arrêtés. Leur objectif était de décapiter l'Etat et de générer un conflit armé dans le pays, comme celui que connaît la Colombie depuis 1960», a déclaré Saab. Ces gangs colombiens paramilitaire tenteraient également selon lui de pénétrer dans les quartiers vénézuéliens de la frontière pour recruter des adolescents et des enfants. Le procureur général souligne à cet égard que la Colombie veut exporter au Venezuela la «logique des méga gangs», qui utilisent la terreur pour exercer un contrôle territorial dans les quartiers et les zones rurales.
L'Etat d'Apure a été le théâtre en mars 2021 de combats entre l'armée vénézuélienne et des groupes armés colombiens, qui ont fait 16 morts dans les rangs de l'armée, selon le bilan officiel qui ne fait pas état des pertes ennemies. Des milliers de civils avaient fui la zone. Le procureur a expliqué que depuis septembre 2021, 62 membres des groupes «Tancol» ont été arrêtés dans 16 procédures policières dans l'Apure et dans deux autres Etats frontaliers, le Tachira et le Bolivar.