Suivant la même politique d'ingérence que celle menée par l'administration Trump, le président étasunien Joseph Biden a invité l'opposant vénézuélien Juan Guaido à son grand «sommet des démocraties» où seront réunis de nombreux chefs d'Etat et de gouvernements, trié sur le volet, les 9 et 10 décembre. Cette invitation constitue un signe clair de soutien à Juan Guaido autoproclamé président du Venezuela en janvier 2019, et reconnu comme tel par l'administration américaine et plusieurs dizaines d'autres pays. De plus en plus isolé au sein même de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido ne dispose pourtant d'aucun mandat électif.
L'annonce de cette invitation a été émise par le nouveau sous-secrétaire d'Etat pour l'Amérique latine, Brian Nichols, lors d'une audience publique au sein de la commission des Affaires étrangères du Sénat. Alors que ce soutien à l'opposant n'était pas bien clair au moment de l'investiture du président des Etats-Unis, il l'est désormais sans ambages. Dans de précédentes communications officielles, Joseph Biden s'est d'ailleurs déjà adressé à Juan Guaido en tant que «Monsieur le président», rapporte ABC international. Dans sa première apparition au Capitole, Brian Nichols a ainsi défendu la nécessité de «renforcer la démocratie sur le continent, face à la montée de l'autoritarisme parrainé par la Russie et la Chine». Deux pays qui ne sont au passage pas invités au fameux sommet de Biden et qui s'en sont offusqués dans une rare tribune conjointe, fustigeant une mentalité de guerre froide et dénonçant une administration américaine qui se permet de définir «qui est un "pays démocratique" et qui n'est pas éligible à ce statut».
Comme le précise ABC international, l'idée de convoquer un «sommet des démocraties» est une promesse de campagne de Joseph Biden. Cent-dix invités sont attendus à cette réunion, parmi lesquels le Japon et la Corée du Sud tandis que d'autres Etats tels que le Vietnam, la Hongrie, l'Egypte et la Turquie ne sont pas les bienvenus. Il n'y aura pas non plus les représentants officiels du Venezuela, du Nicaragua, de la Bolivie ou de Cuba. En revanche, le Brésilien Jair Bolsonaro sera invité de même que les autorités d'Israël, de l'Inde et du Pakistan, malgré des bilans controversés en matière de droits de l'Homme.
Meriem Laribi