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Brésil : enquête ouverte après qu'un youtubeur se soit prononcé pour la création d'un parti nazi

La justice brésilienne a ouvert une enquête après que le youtubeur Bruno Aiub a déclaré qu'il «faudrait qu'il y ait un parti nazi reconnu par la loi» et qu'être «anti-juif» pouvait être un droit acceptable. L'animateur a plaidé l'ivresse.

Les déclarations d'un youtubeur en faveur de la création d'un parti nazi lors d'un programme très populaire ont provoqué un tollé au Brésil où le parquet général a annoncé le 8 février l'ouverture d'une enquête pour apologie présumée du nazisme.

«Je pense qu'il faudrait qu'il y ait un parti nazi reconnu par la loi», a déclaré Bruno Aiub lors d'un entretien avec des députés pour son émission Flow Podcast, une des plus écoutées du pays avec 3,6 millions d'abonnés sur YouTube et un million sur Twitch. Il a estimé au cours du programme que «la gauche radicale a beaucoup plus d'espace que la droite radicale, les deux devraient avoir de l'espace», argumentant pour la création d'un parti nazi. 

«Si quelqu'un veut être anti-juif, je pense qu'il a le droit de l'être», a ajouté le présentateur qui a par la suite présenté ses excuses et affirmé qu'il était «totalement ivre» au moment où il a tenu ces propos.

Protestation de l'Ambassade d'Allemagne et de la communauté juive

La vidéo de l'émission a été retirée des réseaux sociaux et la maison de production, Estudio Flow, a annoncé le 8 février dans un communiqué avoir licencié l'animateur. De nombreuses associations juives, institutions et personnalités politiques ont condamné ces déclarations. 

«Les discours de haine et la défense des discours de haine ont des conséquences terribles pour l'humanité, et le nazisme en est la plus grande preuve historique», a réagi la Confédération israélite du Brésil (Conib). 

«Non, défendre le nazisme ce n'est pas de la liberté d'expression», a déclaré sur Twitter l'ambassade d'Allemagne au Brésil. Défendre le nazisme «c'est manquer de respect envers la mémoire des victimes et des survivants de ce régime et c'est ignorer les horreurs qu'il a causées», a-t-elle ajouté. 

Le parquet général a annoncé dans un communiqué qu'il allait analyser «la teneur des déclarations» dans le cadre d'une enquête pour «délit présumé d'apologie du nazisme».

Un député du centre, Kim Kataguiri (parti Podemos), présent pendant l'émission, est également visé par l'enquête du parquet pour avoir «affirmé que l'Allemagne avait commis une erreur en criminalisant le parti nazi», selon le communiqué.