A l'heure où les mobilisations contre les restrictions sanitaire prennent de l'ampleur en Occident, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté ce 9 février les pays riches à verser d'urgence les 16 milliards de dollars qui manquent encore pour financer son plan de lutte contre le Covid-19. «La science nous a donné les outils pour lutter contre la pandémie, et, s'ils sont partagés mondialement de manière solidaire, nous pouvons mettre fin au Covid-19 en tant qu'urgence sanitaire mondiale cette année», a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
«Si les pays à revenus élevés paient leur juste part» du financement du dispositif ACT-A, ce programme «peut aider les pays à faibles et moyens revenus à surmonter la faiblesse des taux de vaccination contre le Covid-19, la faiblesse des tests et la pénurie de médicaments», selon un communiqué.
L'accélérateur ACT-A, l'acronyme anglais d'Accès aux outils contre le Covid, est un dispositif créé par de grandes agences sanitaires internationales mais aussi la Banque mondiale ou la fondation Bill et Melinda Gates.
Dirigé par l'OMS, il est chargé de rendre plus rapide l'accès aux outils de lutte contre le Covid-19 dans les pays défavorisés. Un de ses volets est le système Covax, mis en place au début de la pandémie et avant l'arrivée de vaccins efficaces, pour tenter de garantir un accès équitable du monde entier aux vaccins. Il a délivré sa milliardième dose de vaccin mi-janvier.
Le fonctionnement d'ACT-A nécessitait quelque 23,4 milliards de dollars sur la période octobre 2021 - septembre 2022, mais seuls 800 millions de dollars ont été collectés jusqu'à présent. Le programme réclame donc 16 milliards de dollars aux pays riches «pour combler le déficit de financement immédiat», le reste devant être autofinancé par les pays à revenu intermédiaire.
Le Canada, l'Allemagne, le Koweït, la Norvège, l'Arabie Saoudite et la Suède ont atteint ou dépassé un niveau de financement équitable. Seulement 0,4% des 4,7 milliards de tests de dépistage du Covid-19 effectués dans le monde ont été utilisés dans des pays défavorisés où, par ailleurs, seule 10% de la population a reçu au moins une dose de vaccin.