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Poutine : «Demandez à vos concitoyens s'ils veulent que la France entre en guerre contre la Russie»

S'adressant à un journaliste français, le président russe a souligné le danger que représentait une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Si Kiev voulait prendre la Crimée, le risque d'un conflit entre l'alliance et Moscou serait réel.

Au cours de sa conférence de presse commune avec Emmanuel Macron le 7 février à Moscou, le président russe a expliqué son inquiétude vis-à-vis d'une éventuelle intégration de l'Ukraine à l'OTAN en des termes on ne peut plus clairs. Le chef d'Etat a en effet rappelé que Kiev considérait la Crimée comme faisant partie de son territoire, en dépit de son rattachement à la Russie à l'issue d'un référendum de 2014 fondé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, rattachement que les Occidentaux considèrent comme une annexion illégale

Dès lors, un conflit ne serait pas à exclure et pourrait par conséquent impliquer tous les pays de l'OTAN, y compris la France. «Si l'Ukraine rentre dans l'OTAN et s'ils décident de prendre la Crimée par des moyens militaires, les pays européens seront automatiquement en guerre avec la Russie», a ainsi souligné Vladimir Poutine, faisant référence à l'article 5 de l'Alliance atlantique.

«Que va-t-il se passer ? Il y aura la guerre entre la Russie et l'OTAN ? Demandez à vos concitoyens s'ils veulent que la France entre en guerre contre la Russie», a encore lancé le chef d'Etat à l'attention d'un journaliste français. «Les capacités militaires de l'OTAN et de la Russie ne sont pas comparables, même si la Russie est une super puissance militaire, une super puissance nucléaire. Il n'y aura pas de gagnant», a fait remarquer Vladimir Poutine, notant toutefois que ni lui-même ni le président français Emmanuel Macron ne souhaitaient une telle issue.

Après son échange avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a déclaré que «certaines des idées» avancées par le chef d'Etat français pouvaient permettre d'avancer. Il a cependant critiqué le refus occidental d'accepter les principales demandes de la Russie : la fin de la politique d'élargissement de l'OTAN – en particulier l'adhésion de l'Ukraine – l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité des frontières russes et le retrait des infrastructures militaires de l'Alliance sur les frontières de 1997 – c'est-à-dire avant que l'organisation n'accueille en son sein d'anciens membres du bloc soviétique.