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«Ça skie comme un mec» : polémique après les propos d'un commentateur sportif

Lors de l’épreuve féminine de ski de bosses des Jeux olympiques, certaines remarques des commentateurs comparant les performances d'athlètes féminines à celles de leurs homologues masculins ont suscité l'indignation d'une partie du public.

Lors de la finale de ski de bosses des JO de Pékin qui s'est déroulée le 6 février, de nombreux téléspectateurs se sont indignés en entendant, sur France 3, l’ancien skieur acrobatique Guilbaut Colas, champion du monde en 2011, lancer quelques phrases à connotation jugée sexiste. «Ça skie comme un mec», a-t-on notamment entendu à propos de la performance de l’Américaine Jaelin Kauf, qui a décroché la médaille d’argent.

Des remarques qui ont entraîné de vives réactions, certains y voyant un sexisme ordinaire et un machisme assumés, ou s'interrogeant sur le sens des remarques, comme la journaliste sportive Tiffany Henne : «Je me demande ce que ça veut dire "ça skie comme un mec"», a-t-elle tweeté, estimant qu'«on se passerait bien de ces analogies...». D'autres n'ont pas jugé ces commentaires particulièrement choquants, dont la consultante sportive de RMC Marie Martinod : «"Skier comme un mec" dans les bosses c'est juste un super compliment. Je pense sincèrement que toutes les skieuses de bosse rêvent d'entendre ça», a-t-elle jugé.

Répondant à une internaute selon qui ces commentaires montrent qu'«il y a urgence à former au sexisme ordinaire», un coach sportif a lui rappelé que «dans la quasi totalité des sports, la pratique est différente entre hommes et femmes, notamment pour des raisons physiques». Selon lui, «le commentateur a voulu soulever le fait que la skieuse s'est approchée de la technique masculine. Pas sûr qu'il y ait de sexisme», a-t-il estimé.

Une position partagée dans une série de commentaires : tout en reconnaissant le caractère «maladroit» de l'expression de Guilbaut Colas, certains ont jugé la polémique «ridicule» et ont plaidé pour ne pas «crier au loup à chaque fois qu’un caniche passe», au risque de ne plus s’alarmer «quand il y a vraiment lieu».

Lors de cette épreuve, la France misait tout sur Perrine Laffont, championne olympique en titre, mais celle-ci a terminé à la quatrième position. Il ne s'agit pas de la première polémique à propos des commentaires d'épreuves olympiques : en août 2016, un consultant intervenant sur France 2 avait fait réagir, en commentant, à propos de l'équipe de gymnastes japonaises, qu'«on se croirait dans les dessins animés. Il y a des petits Pikachu de partout…». Lors des JO d'hiver de 2014 à Sotchi (Russie), le duo Nelson Monfort-Philippe Candeloro avait été l'objet de vives critiques après des commentaires assez crus sur le physique des patineuses artistiques.