Lancé fin janvier, le mouvement de protestation contre les restrictions sanitaires des camionneurs canadiens – qui bloquent la capitale Ottawa ainsi que l’accès au poste frontalier principal des Etats-Unis à Coutts, en Alberta –, a pris une ampleur inédite et possède désormais un écho international.
Interrogé par RT International le 5 février, le porte-parole du mouvement explique la détermination des camionneurs à poursuivre les blocages jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues. «Nous voulons que les restrictions liées au Covid soient supprimées, et nous voulons également que le système de passeport Covid – le système de QR code pour entrer dans le pays – nous voulons que ce programme soit abandonné», a ainsi déclaré B.J. Dichter, qui est également vice-président du «Convoi pour la liberté».
Le porte-parole est par ailleurs revenu sur le traitement réservé par les grands médias canadiens au mouvement, fréquemment décrit – comme l'a également fait le Premier ministre Justin Trudeau – comme étant composé d'individus «haineux et racistes». «Le dernier plan de sauvetage pour la presse était de 600 millions de dollars, l'année dernière. De mémoire, c'est un total de 1,2 milliards de dollars pour garder à flot ces antiquités de médias, que personne ne regarde», relève dans un premier temps B.J. Dichter, qui dépeint une toute autre réalité du mouvement.
«Nous avons des gens de tous bords politiques. L'ambiance est très bonne [...] ils ont poussé leur engagement vis-à-vis de la communauté à des niveaux bien au-delà de de ce qu'un politique est capable de faire au Canada. [Les politiques] pourraient beaucoup apprendre de ces camionneurs», glisse-t-il.
Pour le porte-parole, les Canadiens en ont «assez des politiciens» et beaucoup considèrent désormais les camionneurs comme une véritable opposition, en témoignent selon lui les dons conséquents que reçoit le mouvement.
A ce propos, dans une décision hautement controversée, la plateforme GoFundMe a suspendu la campagne de financement participatif en soutien au «Convoi de la liberté», évoquant la nécessité de «protéger les organisateurs et les donateurs». GoFundMe a annoncé saisir près de 9 millions de dollars de dons, précisant que les donateurs ne seraient remboursés que s'ils en faisaient la demande expresse. Les organisateurs de la manifestation ont rapidement opté pour une autre plateforme de financement participatif, GiveSendGo. 2,1 millions de dollars y ont déjà été levés.