Le Kremlin a exhorté ce 3 février les Etats-Unis à «cesser» d'aggraver la crise autour de l'Ukraine, après la décision américaine d'envoyer 3 000 soldats supplémentaires en Europe de l'Est.
«Nous appelons constamment nos homologues américains à arrêter l’escalade des tensions sur le continent européen», a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Malheureusement, ils continuent dans cette voie», a-t-il déploré. Selon lui, «l'inquiétude de la Russie est claire et parfaitement justifiée», de même que toutes les mesures prises par Moscou pour assurer sa propre sécurité et ses intérêts.
Car selon lui, «il ne s’agit pas seulement de déclarations provocatrices selon lesquelles une guerre aura bientôt lieu dont tout le monde va payer un prix terrible. Il s’agit du redéploiement de soldats américains dans des pays européens proches de nos frontières». La veille, la diplomatie russe avait jugé «destructrice» l'annonce de l'envoi de ces troupes.
Russes et Occidentaux sont engagés dans de multiples formats de discussions, affichant des deux côtés l'objectif d'une désescalade, mais aussi une volonté de ne rien céder sur leurs positions de principe. Les Occidentaux accusent Moscou d'avoir déployé des dizaines de milliers d'hommes depuis des mois aux frontières de l'Ukraine – un signe, selon eux, d'une opération militaire d'envergure – ce que la Russie dément. Pour le Kremlin, l'OTAN menace la sécurité de la Russie et réclame pour faire baisser les tensions la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance et son retrait d'Europe de l'Est. Ce qu'Européens et Américains refusent.
Washington a en revanche proposé que les rivaux s'engagent à ne pas déployer de moyens militaires offensifs en Ukraine, que Moscou inspecte certaines infrastructures militaires qui l'inquiètent en Europe, et que les deux pays s'accordent sur des mesures de contrôle des armements. Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz envisagent pour leur part de se rendre chacun à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine. Le Kremlin a confirmé des discussions en ce sens.