Des civils dans des cages comme boucliers humains ? Voilà ce qu’aurait mis en place depuis quelques jours Jaïch al-Islam, le plus important groupe rebelle en Syrie, et installé à proximité de la capitale, Damas. C’est en tout cas ce qui est dénoncé par le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahmane, dimanche.
Selon lui, le groupe rebelle, «a placé des soldats faits prisonniers et des civils alaouites dans des cages et les a dispersés sur des places de la Ghouta orientale, surtout dans la ville de Douma».
En savoir plus : Jaïch al-Islam exécute les combattants de Daesh en utilisant leurs méthodes
D’après le directeur de l’OSDH, il s’agirait ainsi pour Jaïch al-Islam «d'empêcher les bombardements des forces du régime sur la région». Une vidéo publiée sur internet montre trois camions transportant des cages en fer dans laquelle ont été enfermés hommes et femmes séparés, circulant dans une rue dévastée au milieu d'immeubles en ruine. Vendredi, avant l’apparition de ces cages dans la ville, au moins 70 personnes avaient été tuées et 550 blessées dans une attaque contre un marché de Douma, selon Médecins sans frontières.
Selon Rami Abdel Rahmane, des «dizaines de cages» seraient ainsi utilisée. A l’intérieur, des soldats de l’armée de Bachar el-Assad, mais aussi des civils. Des Alaouites, la confession du président el-Assad, selon l’OSDH, dont certains avaient été faits prisonniers lors d'une attaque il y a près de deux ans contre la petite ville de Adra al-Ommaliyé, dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas. «Parmi eux se trouvent des familles entières», dénonce l’OSDH.
Derrière ces macabres faits, Jaïch al-Islam («L'armée de l'islam» en arabe), considéré comme le plus important groupe rebelle avec près de 80 000 combattants selon certaines estimations. Jaïch al-Islam fait partie du Front islamique, une alliance de groupes rebelles islamistes, qui combat Bachar al-Assad, mais aussi les Kurdes ou Daesh.
Lire aussi : Poutine fustige le «double jeu» occidental avec les «terroristes»