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Tensions autour de l'Ukraine : «L'Europe n'a pas vraiment son mot à dire», analyse del Valle

Alexandre del Valle, géopolitologue et écrivain, constate l'impuissance de l'Union européenne pour parvenir à une désescalade sur le dossier ukrainien. En cause selon lui : l'influence écrasante des Etats-Unis.

L'Union européenne et ses Etats membres sont-ils marginalisés sur le dossier ukrainien, au cœur actuellement de vives tensions entre Occident et Russie ?

Les Américains décident avec qui les Européens doivent négocier, jusqu'où doivent s'étendre les frontières de l'OTAN

C'est ce que considère Alexandre del Valle, géopolitologue et écrivain, interrogé par RT France ce 29 janvier. «Les Américains décident avec qui les Européens doivent négocier, jusqu'où doivent s'étendre les frontières de l'OTAN», analyse Alexandre del Valle pour RT France, voyant dans l'Union européenne actuelle «un protectorat américain d'un point de vue stratégique» – ce qu'il regrette.

Le géopolitologue apporte une nuance à ce constat, en ce qui concerne la position de Paris : «La France est plutôt un des pays qui est le plus en faveur d'une bonne relation [...] ou en tout cas d'un maintien d'un dialogue assez équilibré avec la Russie – c'est la position traditionnelle, non pas uniquement du gaullisme, mais de la France qui est commandée par sa géographie et son histoire.»

Tensions internationales autour de l'Ukraine

L'Ukraine se trouve au cœur de tensions entre Occident et Russie depuis plusieurs semaines : les Etats-Unis et certains de leurs alliés accusent la Russie d'envisager une invasion armée de l'Ukraine, ce que dément catégoriquement Moscou.

La Russie exprime quant à elle des craintes quant à la perspective d'une extension de l'OTAN vers l'est et à la livraison de certains armements offensifs à l'Ukraine, pays frontalier. Dans ce contexte, c'est aux Etats-Unis et à l'Alliance atlantique que les autorités russes ont adressé des propositions de traité visant à obtenir une désescalade en Europe – des propositions auxquelles Washington et l'organisation militaire n'ont pas répondu favorablement à ce jour.