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«Les néo-nazis reçoivent carte blanche» : Moscou déplore l'envoi d'armes étasuniennes en Ukraine

L'ambassade de Russie à Washington a déclaré que des armes envoyées par les Etats-Unis en Ukraine pourraient se retrouver entre les mains «de militants et de terroristes», en référence à des groupes néo-nazis agissant dans l'est du pays.

Dans une déclaration publiée sur Facebook le 26 janvier, l'ambassade de Russie à Washington a déploré que les Etats-Unis se vantent de leur assistance militaire à l'Ukraine, en affirmant que ceux-ci sont conscients que leurs armes «finiront dans les mains de militants et de terroristes».

Publiée en russe et en anglais, la publication de l'ambassade peut être traduite comme suit : «Les services de presse du département d'Etat américain et du Pentagone se vantent presque quotidiennement de leurs efforts pour renforcer l'assistance militaire au régime de Kiev. Les autorités américaines font cela en étant conscientes que les armes létales américaines finiront dans les mains de militants et de terroristes en Ukraine. Avec le soutien politique et matériel de Washington, les néo-nazis reçoivent en fait carte blanche pour les provocations et les actions militaires dans le Donbass.»

Des mouvements néo-nazis ukrainiens au cœur de polémiques 

Les propos de l'ambassade interviennent après l'arrivée à Kiev le 25 janvier de 200 millions de dollars (environ 178 millions d'euros) de matériel militaire en provenance des Etats-Unis.

D'autres pays comme le Royaume-Uni ont également envoyé récemment du matériel militaire en Ukraine.

L'ambassade de Russie n'a toutefois pas fourni de preuve de la remise d'armes américaines à de tels groupes extrémistes. La dénomination «militants et terroristes» employée par l'ambassade pourrait faire référence au bataillon Azov, une milice d'extrême droite opérant en Ukraine contre les rebelles de l'est du pays et faisant partie de la Garde nationale ukrainienne. En 2018, un projet de loi adopté par le Congrès des Etats-Unis avait bloqué l'aide militaire au bataillon Azov pour cause de suprémacisme blanc, à la suite de plaintes émanant du Centre Simon Wiesenthal, une ONG de défense des droits de l'Homme. 

Le 24 décembre 2021, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova avait appelé la communauté internationale à condamner les néo-nazis en Ukraine, estimant qu'il était «dangereux de les ignorer ou de les encourager», comme l'a rapporté l'agence TASS. «En réalité, l'Ukraine est devenue un vivier de militants dont l'idéologie est fondée sur celle du néonazisme», avait-elle affirmé.

Le 30 décembre, Maria Zakharova avait également déploré en ces termes qu'une grande bannière arborant une image de Stepan Bandera – le leader de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, qui a collaboré avec l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale – accompagnée de paroles d'un hymne néo-nazi ukrainien non officiel ait été déployée dans la ville ukrainienne de Ternopil : «La bannière a été conçue en rouge, noir et blanc : en totale conformité avec le style visuel du Troisième Reich [...] Nous continuerons à rappeler à Kiev et à ses bienfaiteurs occidentaux le caractère inacceptable des tentatives de réhabiliter les idéologies national-socialistes anti-humaines et de glorifier le nazisme, notamment en faisant l'éloge des criminels nazis et en les transformant en héros modernes.» Deux jours plus tard, le 1er janvier, des centaines de personnes s'étaient rassemblées pour une procession aux flambeaux dans les rues de Kiev, en l'honneur du 113e anniversaire de la naissance de Stepan Bandera. 

Cette page de l'histoire ukrainienne demeure ainsi au cœur de polémiques. En mai 2021 par exemple, une manifestation honorant une unité de la Waffen-SS tenue à Kiev avait provoqué un tollé en Israël et en Russie.