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«Partygate» : la police britannique ouvre une enquête sur des fêtes à Downing Street

La police britannique a annoncé l'ouverture d'une enquête après la révélation portant sur la tenue de plusieurs fêtes à Downing Street en pleine période de confinement. Impliqué dans cette affaire, Boris Johnson compte coopérer aux investigations.

La situation se complique pour Boris Johnson. Se saisissant du scandale du «Partygate», la police britannique a annoncé, ce 25 janvier, avoir ouvert une enquête portant sur plusieurs fêtes organisées à Downing Street pendant les périodes de confinement. Ce scandale risque de coûter son poste au Premier ministre britannique.

La chef de la Metropolitan Police de Londres, Cressida Dick, a annoncé que ses agents enquêtaient actuellement sur un certain nombre d'«événements» organisés à la résidence du Premier ministre et Whitehall, rue qui accueille la haute administration, au cours desquels des «violations potentielles aux règles liées au Covid-19» auraient eu lieu.

La Metropolitan Police était jusque-là critiquée pour son silence quant aux révélations qui se sont multipliés ces dernières semaines sur ces garden-parties, pots de départ ou fête d'anniversaire impliquant de hauts responsables, qui ont ulcéré les Britanniques, contraints par la loi à l'époque à restreindre drastiquement leurs contacts.

Devant la chambre des communes, Boris Johnson s'est félicité de cette enquête, estimant «qu'elle donnera au public la clarté dont il a besoin et aidera à mettre ces questions derrière nous». Son porte-parole avait auparavant assuré qu'il allait «coopérer pleinement» à ces investigations. «Le Premier ministre a pleinement conscience de la colère et de la préoccupation du public», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il assumait «la responsabilité des erreurs de jugement commises».

Si cette enquête s'annonce lourde de risques pour le Premier ministre, elle rend moins immédiate la menace des investigations internes déjà menées par la haut fonctionnaire Sue Gray et qui devaient être publiées cette semaine. Si cette procédure se poursuit, elle suspend en revanche son enquête sur les sujets sur lesquels se penche la police. Ses conclusions, attendues par nombre d'élus conservateurs pour décider de déloger ou non Boris Johnson, sont donc repoussées à une date ultérieure. Il faut 54 députés conservateurs pour déclencher un vote de défiance.

Boris Johnson sur la sellette ?

Le Premier ministre traverse sa pire crise depuis son accession triomphale au pouvoir à l'été 2019, avec une popularité en chute libre, et des députés de sa majorité qui déclarent ouvertement vouloir le déloger. Critiqué pour ce scandale, le Premier ministre s'accroche pour l'instant à son poste. Il a annoncé la levée des dernières restrictions liées au Covid à partir du 27 janvier, espérant regagner en popularité dans un pays soumis à de longs confinements.

Le 12 janvier, Boris Johnson avait certes présenté ses excuses devant les députés pour sa participation, le 20 mai 2020, à un événement dans les jardins de sa résidence officielle, assurant qu'il pensait respecter les règles. Cependant, le flot des révélations se poursuit. Dernière en date : l'organisation d'une fête organisée par sa future épouse Carrie dans la salle du conseil des ministres à l'occasion de son anniversaire le 19 juin 2020 après-midi, en plein confinement.

Selon la chaîne ITV, près de 30 personnes y auraient participé, dont l'architecte d'intérieur Lulu Lytle, chargée d'effectuer la coûteuse rénovation de l'appartement de Boris Johnson au 10, Downing Street au financement controversé. Le cabinet du Premier ministre admet un «bref rassemblement», une porte-parole affirmant que Boris Johnson y aurait participé «moins de dix minutes».