«La première cargaison d'aide récemment dirigée par le président Biden vers l'Ukraine est arrivée [dans le pays] ce soir. Cette expédition comprend près de [90 000 kilos] de produits létaux, y compris des munitions pour les défenseurs de première ligne de l'Ukraine. L'expédition – et [les] 2,7 milliards de dollars [accordés au pays] depuis 2014 – démontre l'engagement des Etats-Unis à aider l'Ukraine pour renforcer ses défenses face à l'agression croissante de la Russie», a écrit l'ambassade des Etats-Unis à Kiev sur les réseaux sociaux, dans la nuit du 21 au 22 janvier.
Cette publication survient quelques heures après la rencontre des chefs des diplomaties russe et américaine à Genève. Un échange à l'issue duquel les hauts diplomates ont, malgré l'absence d'avancée majeure sur l'épineux dossier ukrainien, convenu de poursuivre les discussions sur ce qui correspond à la plus importante crise sécuritaire entre Moscou et Washington, depuis la fin de la guerre froide.
D'un côté, l'administration américaine brandit depuis plusieurs mois la menace de nouvelles sanctions contre la Russie dans le cas où elle en viendrait à envahir l'Ukraine – une hypothèse régulièrement entretenue en Occident malgré les multiples démentis de Moscou à ce sujet.
De l'autre, la Russie a demandé à plusieurs reprises l'arrêt de l'expansion de l'OTAN vers les pays de l'ex-URSS – tels que l'Ukraine – et réclame une limitation des déploiements militaires près des frontières russes.
La crise sécuritaire trouvera-t-elle une issue diplomatique ?
Lors d'une conférence de presse donnée après son entretien avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné «la nécessité d'une désescalade». «La Russie n'a jamais, par ses responsables officiels, proféré de menaces contre le peuple ukrainien», a entre autres déclaré le ministre russe, évoquant en revanche «une hystérie déchaînée par les Occidentaux» et suggérant que celle-ci pourrait viser l'objectif d'un «sabotage complet des accords de Minsk».
Son homologue américain a pour sa part rappelé que l'Ukraine était «un partenaire majeur des Etats-Unis et d'autres Etats européens». «Nous sommes tombés d'accord aujourd'hui sur le fait que nous partagerons nos idées, nos réponses aux préoccupations évoquées par la Russie, par écrit la semaine prochaine», a en outre déclaré Antony Blinken, évoquant de futures rencontres ou échanges téléphoniques entre Joe Biden et Vladimir Poutine «pour faire avancer la situation».