Un sous-variant d'Omicron apparu il y a quelques semaines, qui circule déjà dans plusieurs pays et dont les caractéristiques sont encore peu connues, est scruté de près par les autorités sanitaires.
Pour le moment, les caractéristiques précises de ce sous-variant, appelé BA.2, n'ont pas été analysées mais certaines données attirent l'attention : il serait ainsi devenu majoritaire au Danemark où le nombre de cas quotidiens est reparti à la hausse depuis quelques jours. «On a une situation internationale où le variant Omicron circule beaucoup, il est normal qu'on observe au cours du temps des sous-lignages», a assuré ce 21 janvier l'agence Santé publique France lors d'un point de presse. «Ce qui nous intéresse, c'est s'il possède des caractéristiques différentes en termes de contagiosité, d'échappement immunitaire ou de sévérité», a-t-elle poursuivi. A ce jour, le variant a été détecté en France, «mais à des niveaux très faibles».
On a pour le moment l'impression qu'il est d'une sévérité comparable à Omicron mais de nombreuses questions sont encore sur la table
Au Danemark, en revanche, il remplace progressivement le BA.1, le variant Omicron «classique», a expliqué l'agence de santé publique française. «Les autorités danoises n'ont pas d'explication à ce phénomène mais il est suivi de près», a-t-elle ajouté. La France de son côté «suit de près les données qui seront produites par le Danemark». «Ce qui nous a surpris, c'est la rapidité avec laquelle ce sous-variant, qui a beaucoup circulé en Asie, s'est installé au Danemark», déclare à l'AFP ce 21 janvier l'épidémiologiste Antoine Flahault. «Le pays attendait un pic des contaminations à la mi-janvier; il ne s'est pas produit et peut-être est-ce dû à ce sous-variant, qui semble très transmissible mais pas plus virulent» que le variant originel, poursuit-il.
Il est encore trop tôt pour s'inquiéter, selon le directeur de l'Institut de santé globale, à Genève, qui prône plutôt la «vigilance». «On a pour le moment l'impression qu'il est d'une sévérité comparable à Omicron mais de nombreuses question sont encore sur la table», ajoute-t-il, invitant à «mettre en place des techniques de criblage pour bien le détecter et voir rapidement quelles sont ses propriétés».
Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, s'était montré plutôt prudent le 20 janvier. «Il y a des variants assez régulièrement», avait-il rappelé lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre Jean Castex. «Pour ce que nous savons pour l'instant, il correspond peu ou prou aux caractéristiques que nous connaissons d'Omicron», avait-il ajouté. Il ne «change pas la donne» à ce stade, avait ajouté le ministre. Comme le variant Delta avant lui, le variant Omicron, en se répliquant, a généré des «petits frères», des sous-lignages qui comportent une ou deux mutations par rapport au génome d'origine.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a classé Omicron comme «variant préoccupant», ne fait à ce stade pas de distinction avec le sous-variant BA.2. Interrogée par Libération, l’OMS explique «surveiller la progression du BA.2, et ses éventuelles implications. On observe une tendance à l’augmentation du BA.2 au cours des dernières semaines (de 0,1% de toutes les séquences omicron le 31 décembre à 1,8% des séquences omicron le 19 janvier)».