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Garanties de sécurité : la Russie demande un retrait des troupes de l'OTAN de Roumanie et Bulgarie

Dans le cadre de ses propositions pour parvenir à une désescalade en Europe et garantir sa propre sécurité, la Russie demande un retrait des troupes étrangères de l'OTAN de certains pays d'Europe, afin de revenir à la configuration de 1997.

Ce 21 janvier, le ministère russe des Affaires étrangères a répondu à la question écrite d'un média, à laquelle le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov n'avait pas pu répondre, lors de sa conférence de presse du 14 janvier : «Dans le cadre de ses propositions pour parvenir à une désescalade en Europe, la Russie demande un retrait des troupes étrangères de l'OTAN dans deux pays membres de l'alliance militaire, notamment : la Bulgarie et la Roumanie ?», lui avait-il été demandé.

«L’un des piliers de nos initiatives que vous avez mentionnées est délibérément formulé de manière très claire et ne permet aucune double interprétation. Il s’agit du retrait des forces, du matériel et des armements étrangers et d’autres mesures visant à revenir à la configuration de 1997 sur le territoire des pays qui n’étaient pas membres de l’OTAN à cette date. C’est le cas de la Bulgarie et de la Roumanie», a répondu la diplomatie russe. 

Il est à noter que d'autres pays d'Europe centrale et orientale ont rejoint l'OTAN après 1997, parmi lesquels la Pologne et les pays baltes, mitoyens de la Russie.

L'OTAN dénonce une exigence «inacceptable» 

Ce même 21 janvier, la porte-parole de l'Alliance atlantique Oana Lungescu a rejeté la demande de la Russie d'un retrait des troupes étrangères de Bulgarie et en Roumanie. «Les demandes de la Russie créeraient des membres de l'OTAN de première et de deuxième classe, ce que nous ne pouvons accepter», a-t-elle fait valoir.

«[L'OTAN] ne renoncera pas à sa capacité de nous protéger et de nous défendre mutuellement, y compris avec la présence de troupes dans la partie orientale de l'Alliance», a poursuivi Oana Lungescu, avant d'ajouter : «Nous répondrons toujours à toute détérioration de notre environnement de sécurité, notamment en renforçant notre défense collective.»

De même, Bucarest a rejeté via un communiqué la demande russe : «Une telle exigence est inacceptable et ne peut pas faire partie des sujets de négociation», a déclaré le ministère des Affaires étrangères roumain.

Comme le relève l'AFP, environ 1 000 militaires américains et 140 soldats italiens sont stationnés en Roumanie par rotation, ainsi que plusieurs dizaines de troupes polonaises. En outre le 18 janvier, la Roumanie a dit être prête à accueillir davantage de soldats américains sur son sol. La Bulgarie a quant à elle un accord avec les Etats-Unis pour le déploiement de jusqu'à 5 000 troupes par rotation. Enfin, l'OTAN compte environ 5 000 soldats également stationnés en Pologne et dans les pays baltes.

Moscou reproche à l'Occident une trahison de la parole donnée

Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement.

La Russie, de son côté, exprime ses craintes quant à sa sécurité, liée à l'extension vers l'Est de l'OTAN et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à Kiev. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN des traités, qui prévoient un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'Est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la Guerre froide.

Les Occidentaux refusent à ce jour les exigences russes, arguant du caractère défensif de l'Alliance atlantique d'une part, et de la souveraineté des Etats, devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part.

Or, la Russie fait valoir que les Occidentaux avaient promis verbalement à Moscou à la fin de la Guerre froide de ne jamais élargir l'Alliance, promesse mainte fois rompue avec les élargissements successifs de l'OTAN aux ex-pays de l'Est.