«Ce sera un désastre pour la Russie si elle envahit davantage l'Ukraine», a déclaré Joe Biden lors d'une conférence de presse, mettant en garde contre de «lourdes» pertes humaines sur le champ de bataille et des sanctions «sévères» sans précédent contre l'économie russe. «S'ils envahissent, ils vont le payer, ils ne pourront plus passer par les banques, il ne pourront faire de transactions en dollars», a-t-il menacé.
Selon Joe Biden, Vladimir Poutine «va tester l'Occident», et «il va devoir faire quelque chose» et probablement «faire mouvement» vers l'Ukraine d'une manière ou d'une autre. Il a ajouté que s'il s'agissait d'une «incursion mineure», les membres de l'OTAN risquaient de se diviser sur l'ampleur de la riposte mais que ce serait «un désastre pour la Russie».
Les autorités russes ont démenti à de nombreuses reprises ces dernières semaines les accusations émanant de Washington, de Kiev et de certains de leurs alliés, selon lesquelles la Russie envisagerait une invasion de l'Ukraine.
«Jusqu'à présent, toutes ces déclarations étaient dénuées de preuves et n'ont été confirmées par rien» avait encore déclaré le 14 janvier le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il répondait ainsi aux questions de la presse sur des allégations occidentales concernant une supposée provocation russe à venir dans le Donbass.
Joe Biden exclut l'envoi de militaires en Ukraine mais les Etats-Unis poursuivent leurs aides militaires
Le président américain a par ailleurs exclu tout envoi de militaires américains en Ukraine en cas d'invasion russe, mais quelques centaines de soldats américains y sont déjà déployés, et le Pentagone pourrait devoir les évacuer.
La déclaration de Joe Biden a eu lieu alors que les Etats-Unis ont annoncé le 19 janvier «une provision de 200 millions de dollars [environ 176,30 millions d'euros] en aide sécuritaire défensive supplémentaire» au profit de Kiev. Elle s'ajoute aux 450 millions de dollars d'aide militaire à Kiev envoyées à la fin de l'année dernière.
De son côté, Londres a annoncé ce 19 janvier avoir commencé à fournir à l'Ukraine des «armes défensives légères», précisant que celles-ci ne représentaient «aucune menace» pour la Russie. Cette livraison d'armes fait écho aux propos tenus sur CNN le 16 janvier par Dmitri Peskov, selon qui le soutien militaire apporté par l'Alliance atlantique à l'Ukraine constituait une «menace imminente», tant pour la Russie que pour la sécurité de l'ensemble du continent européen. Un soutien bien réel, sous la forme, selon lui, de l'envoi d'instructeurs militaires et d'armes, tant défensives qu'offensives.