Dans son discours devant les eurodéputés réunis au Parlement européen de Strasbourg le 19 janvier, Emmanuel Macron a milité en faveur de la construction d'un «nouvel ordre de sécurité» pour les Européens, afin de contrer la Russie. Il a également appelé à avoir «un dialogue franc et exigeant» avec Moscou.
La sécurité de notre continent nécessite un réarmement stratégique de notre Europe comme puissance de paix et d'équilibre, en particulier dans le dialogue avec la Russie
«Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés dans le cadre de l'OTAN, puis ensuite le proposer à la négociation à la Russie», a-t-il fait valoir.
«La sécurité de notre continent nécessite un réarmement stratégique de notre Europe comme puissance de paix et d'équilibre, en particulier dans le dialogue avec la Russie», a poursuivi le chef de l'Etat, qui présentait aux eurodéputés les priorités de la France pour les six mois de sa présidence du Conseil de l'Union européenne.
Le dialogue avec la Russie, «je le défends depuis plusieurs années, il n'est pas une option», a-t-il martelé, en pleine tensions entre la Russie et l'Occident.
«Ce qu'il nous faut bâtir c'est un ordre européen fondé sur des principes et des règles auxquels nous nous sommes rangés et que nous avons actés non pas contre, ni sans, mais avec la Russie il y a maintenant 30 ans», a déclaré en outre Emmanuel Macron.
Parmi ces principes, il a cité «le rejet du recours à la force, à la menace, à la coercition ; le choix libre pour les Etats de participer aux organisations, aux alliances, aux arrangements de sécurité de leur choix ; l'inviolabilité des frontières ; l'intégrité territoriale des Etats, le rejet des sphères d'influence».
Des négociations sans résultat entre l'OTAN et la Russie
«Nous continuerons avec l'Allemagne, dans le cadre du format Normandie [France, Allemagne, Russie, Ukraine] à rechercher une solution politique au conflit en Ukraine qui reste le fait générateur des tensions actuelles», a encore souligné le président français.
Pour mettre fin aux tensions, Moscou réclame, en plus d'un traité bannissant tout élargissement de l'OTAN, que les Américains et leurs alliés renoncent à organiser des manœuvres et des déploiements militaires en Europe de l'Est.
Des négociations la semaine passée à Genève, Bruxelles et Vienne n'ont permis aucune avancée. Moscou considère ses demandes comme non-négociables et les Occidentaux les jugent inacceptables.