Alors que le pouvoir militaire malien vient de faire l'objet de plusieurs sanctions politiques et économiques par la Cédéao, Nouhoum Sarr, deuxième vice-président du Conseil national de transition du pays, s'exprimait sur RT France le 16 janvier.
Il a notamment abordé la controverse liée au présumé recours des autorités à la société militaire privée russe Wagner, dont plusieurs pays occidentaux – dont la France – affirment qu'elle est présente sur le territoire, malgré le démenti de Bamako.
C'est comme quand on a dit que l'Irak avait l'arme nucléaire, des armes de destruction massive
«C’est une plaisanterie. Dans notre pays, il n’y a pas de Wagner. Nous coopérons d’Etat à Etat. Nous coopérons avec les autorités légitimes russes tout comme nous coopérons avec les autorités turques, américaines… Nous coopérons avec toutes les autorités», résume Nouhoum Sarr.
«Je pense que c’est une rumeur. Une calomnie. Le monde est habitué. C’est comme quand on a dit que l'Irak avait l'arme nucléaire, des armes de destruction massive», poursuit le deuxième vice-président du Conseil national de transition.
Depuis plusieurs semaines, des puissances occidentales – dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni ou encore le Canada – s'étaient en effet émues d'un supposé déploiement de Wagner au Mali, dénonçant en même temps «l'implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d'un soutien matériel» à la société militaire privée. Des allégations plusieurs fois balayées par Moscou.
Interrogé le 21 octobre sur les activités d'entreprise de sécurité privées russes en Afrique, Vladimir Poutine avait alors rappelé que celles-ci n'étaient pas liées à l'Etat russe. Il avait ajouté que Moscou était prêt à agir si ces entreprises compromettaient les intérêts nationaux. Plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait de son côté tenu à mettre les points sur les «i» à ce sujet, martelant que le gouvernement russe n'avait «rien à voir» avec la société Wagner. Le chef de la diplomatie russe avait par là même condamné la tendance européenne à s'inquiéter de l'arrivée de nouveaux acteurs étrangers sur le terrain sécuritaire malien et rappelé que l'activité des entreprises militaires privées n'était «pas du tout un phénomène russe» mais trouvait son origine dans les pays occidentaux.
«Il n’y a pas de Wagner. Il y a des coopérations russes comme il y a des coopérants français, espagnols, allemands, tchèques…», a pour sa part insisté Nouhoum Sarr, ajoutant : «C’est encore une fois un montage d’ex puissances coloniales qui ont manifestement adhéré aux sanctions de la Cédéao et qui continuent à instrumentaliser plusieurs organisations contre le Mali.»