Les ennuis continuent pour Boris Johnson. Selon le quotidien britannique The Mirror, des apéritifs ont été organisés chaque vendredi au 10 Downing Street pendant la période du confinement, allongeant ainsi la liste des accusations visant le Premier ministre britannique, dont la position semble de plus en plus précaire. Au total, ce ne sont pas moins de 10 événements clandestins qui ont été organisés par «Bojo» et son équipe depuis le premier confinement.
Englué dans ce que les médias ont dénommé le «partygate», le conservateur de 57 ans est ouvertement critiqué par sa majorité et confronté à sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2019. Il a présenté ses excuses le 12 janvier au Parlement pour sa présence à l'une de ces fêtes en mai 2020, affirmant qu'il avait pensé qu'il s'agissait d'une réunion de travail.
Mais depuis, d'autres révélations ont surgi, notamment concernant une fête à Downing Street – cette fois sans Boris Johnson – organisée la veille de l'enterrement du prince Philip en avril 2021. Elizabeth II avait assisté aux obsèques de son époux seule dans la chapelle du château de Windsor, une image symbolique de la rigueur des confinements.
Dans son édition du 15 janvier, The Mirror a affirmé que chaque vendredi, les employés de Downing Street achevaient leur semaine de travail en partageant des verres de vin, une «tradition de longue date» qui a perduré malgré l'introduction de restrictions liées au Covid interdisant ce type de rencontres. Le journal ajoute que le personnel avait investi dans un réfrigérateur pour garder leurs bouteilles d'alcool au frais et que le Premier ministre était au courant de ces rassemblements.
Un porte-parole de Downing Street a renvoyé aux conclusions d'une enquête menée par une haute fonctionnaire, Sue Gray, qui devra déterminer si Boris Johnson et ses collaborateurs ont enfreint les règles lors de ces différents événements.
Le Premier ministre critiqué par sa propre majorité, l'opposition appelle à sa démission
Mais la colère gronde, y compris dans les rangs conservateurs. Le député Andrew Bridgen a estimé le 15 janvier n'avoir «pas besoin d'attendre ce que dit Sue Gray pour savoir que pour moi, Boris Johnson a perdu l'autorité morale pour diriger le pays».
Boris Johnson a lancé la contre-attaque destinée à se maintenir au pouvoir. Selon l'AFP, plusieurs médias britanniques ont rapporté que ses soutiens ont été appelés à vanter ses réalisations, dont la mise en œuvre du Brexit, et que certains de ses collaborateurs seront priés de prendre la porte.
Le dirigeant de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a répété le 15 janvier son appel à la démission, estimant que c'est dans «l'intérêt national». «Nous avons un Premier ministre qui est absent – il se cache littéralement en ce moment – et il est incapable de diriger, c'est pourquoi j'ai en conclu qu'il devait partir», a-t-il déclaré lors d'une intervention devant le cercle de réflexion de gauche The Fabian Society.
Keir Starmer a été lui-même accusé d'hypocrisie en raison de photos le montrant en train de boire une bière avec un petit groupe d'employés du Labour dans un bureau en mai 2021, à une époque où les réunions à l'intérieur étaient bannies, sauf dans le cadre professionnel. Lorsque la photo avait été publiée la première fois l'an dernier, son parti avait avancé que Keir Starmer n'avait enfreint aucune règle car il se trouvait sur un «lieu de travail».