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Les troupes de maintien de la paix de l'OTSC débutent leur retrait du Kazakhstan

Le contingent de 2 000 hommes de l'Organisation du traité de sécurité collective déployé au Kazakhstan depuis le 6 janvier face à des émeutes sans précédent a commencé à se retirer. «Les tâches ont été remplies», s'est félicité son commandant.

Ce 13 janvier, le ministère russe de la Défense a annoncé que les troupes de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – une organisation régionale qui regroupe, outre le Kazakhstan, l'Arménie, la Biélorussie, la Russie, le Tadjikistan, et le Kirghizstan –avaient lancé leur retrait du Kazakhstan où elles avaient été dépêchées à la demande du gouvernement qui a fait face à des émeutes sans précédent.

Une cérémonie solennelle réunissant les soldats de l'OTSC ayant participé à l'opération a eu lieu à cette occasion dans la matinée à Almaty, principale ville kazakhe. 

L'opération du maintien de la paix est finie [...], les tâches ont été remplies

«L'opération du maintien de la paix est finie [...], les tâches ont été remplies», s'est félicité à cette occasion le général russe Andreï Serdioukov, commandant du contingent de l'OTSC comprenant 2 030 soldats russes, biélorusses, arméniens, tadjikes et kirghizes, qui a été envoyé dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale le 6 janvier.

Selon le ministère russe de la Défense, ces troupes ont commencé «à préparer le matériel militaire et technique pour chargement dans les appareils de l'aviation russe en vue d'un retour dans leur base permanente». Le retrait doit s'achever dans dix jours, selon le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et l'OTSC.

Le Kazakhstan a été secoué la semaine dernière par des violences jamais vues depuis son indépendance en 1991. Elles ont fait des dizaines de morts – dont deux membres des forces de l'ordre décapités – et des centaines de blessés, et poussé au déploiement du contingent du maintien de la paix piloté de l'OTSC qui a mené à l'arrestation d'au moins 12 000 personnes. Les violences les plus graves ont eu lieu à Almaty avec des échanges de tirs, le pillage de magasins et l'incendie de la mairie comme de la résidence présidentielle.

Les émeutes ont été qualifiées par Kassym-Jomart Tokaïev de «tentative de coup d'Etat» menée par des «combattants armés», dont certains seraient venus de l'étranger. Les violences ont fait suite à une mobilisation démarrée début janvier contre la hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Le soir du 4 janvier, les autorités avaient concédé une réduction du prix du GNL en le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année, afin selon le président kazakh «d'assurer la stabilité dans le pays». Face à la poursuite des rassemblements, le chef de l'Etat avait accepté le 5 janvier la démission du gouvernement, mais la violence s'était renforcée malgré cette annonce.