Au début du mois d’octobre, le maire a reçu un courriel l’informant que son village de 102 habitants situé près de l'ancienne frontière entre les Allemagne de l'Est et de l'Ouest allait recevoir 1 000 demandeurs d’asile. Sa femme a d’abord cru à une blague mais les autorités étaient pourtant bien sérieuses. L’Allemagne est en effet aujourd’hui sous une intense pression migratoire et doit trouver des solutions pour accueillir les réfugiés avant le début de l’hiver. 800 000 réfugiés seront arrivés en Allemagne d'ici la fin de l'année.
Face à l’hostilité des villageois, un représentant de Basse-Saxe, Alexander Götz, a concédé une diminution de 250 migrants sur le nombre total de migrants que la commune devra accueillir dans des bureaux vides. 750 demandeurs d'asile y seront donc logés à partir de lundi prochain.
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Ce plan de répartition fait le bonheur des extrémistes. Parmi eux, Holger Nieman, un néo-nazi qui habite à Sumte. «C’est mauvais pour les habitants, mais politiquement c’est bon pour moi», a-t-il déclaré au New York Times. Pour lui, les Allemands «font face à la destruction génétique de leur héritage» et la politique d’ouverture des frontières d’Angela Merkel est en train de ruiner le compromis d’après-guerre en la matière, basé sur la modération.
Le maire du village a déclaré qu’il y avait «zéro infrastructure pour autant de personnes» dans le village. En effet, Sumte n’a ni magasins, ni commissariat, ni école. Même le système d’égouts, insuffisant, devra recevoir de nouvelles pompes pour fonctionner correctement. Mais les 23 immeubles de bureaux vides de la bourgade restent une opportunité pour l’administration fédérale qui doit loger les réfugiés conformément au système de quotas mis en place.
Le maire aussi révélé qu’il était impossible de s’opposer à ce plan. Alexander Götz, membre de l’administration régionale, lui aurait dit : «Vous avez deux options. Oui, ou oui». Les demandeurs d’asile resteront à Sumte aussi longtemps que durera le processus d’obtention du statut de réfugié. Mais ceux qui l’obtiendront seront irrémédiablement remplacés par d’autres, étant donné que le flux de migrants entrant en Allemagne ne donne aucun signe de tarissement.