Dans une interview donnée sur France Inter le 3 janvier, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur le rôle international qu'il envisage pour la France s'il devenait président de la République, notamment à propos des tensions actuelles entre la Russie et les Etats-Unis au sujet de l'Ukraine. Il a proposé que l'Hexagone sorte de l'OTAN et plaidé pour la «désescalade» des tensions, estimant que la France n'avait pas à être entraînée dans «les aventures militaires des Nord-Américains», ni dans une «nouvelle Guerre Froide».
«La Russie est un partenaire», selon Mélenchon
Le candidat LFI a rappelé que l'OTAN s'était élargie vers l'Est à 10 pays, contrairement aux promesses faites par les Occidentaux lors de la chute de l'URSS, insistant sur le fait que cela avait été «ressenti comme une menace par la Russie». «Surtout quand on installe des batteries de missiles anti-missiles en Pologne», a-t-il complété, arguant que «la Russie [était] un partenaire» de la France, et non un ennemi à diaboliser.
«Je ne suis pas d'accord avec le fait qu'on ait trahi la parole [...] donnée aux dirigeants russes, lorsqu'on leur avait dit que la fin du Pacte de Varsovie et du bloc soviétique ne conduirait pas à la présence de l'OTAN jusqu'aux frontières de la Russie», a insisté Jean-Luc Mélenchon. «C'est la première fois dans l'histoire moderne qu'un empire s'effondre sans qu'il y ait une discussion sur la façon avec laquelle se répartit la suite», a constaté le candidat de gauche.
Dans le dossier ukrainien, il a préconisé un dialogue franc avec la Russie quant à ses demandes en matière de sécurité et de frontières. «Ce qui est dans le cadre de l'Ukraine doit rester ukrainien», a-t-il indiqué. «Personnellement, je ne suis pas pour qu'on touche aux frontières», a-t-il précisé. Il a par ailleurs évoqué la piste d'un nouveau référendum en Crimée pour recueillir à nouveau l'avis de la population sur son rattachement à la Russie, «si c'est une condition de la paix».